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Le Pouvoir des Folies Théâtrales
257 min

Le Pouvoir des Folies Théâtrales

2013 - Mise en scène Jan Fabre
De l’art d’enterrer avec faste et superbe un théâtre qui fut et n’est plus. De l’art de rendre hommage tout en claquant la porte au nez de ses ainés. En signant en 1984 cette pièce majeure de son répertoire, Le Pouvoir des folies théâtrales, Jan Fabre, artiste turbulent, réfractaire au joli, aux connivences de bon aloi, à la frilosité, entérinait, une fois pour toutes, la mort des scènes empesées, corsetées, formatées, croulant sous les froufrous et suintant le moisi à cent lieux à la ronde. Il faut pas moins de 4h20 pour que s’opère, sur scène, ce programme de reconfiguration qui affranchit du 19ème siècle et de ses avatars un plateau en quête urgente de vitalité dont le seul credo semble être « l’ici et maintenant ». C’est ce à quoi s’emploient les interprètes qui vont aux limites de l’épuisement physique, exténuant dans d’innombrables répétitions les noms de pièces, d’auteurs, de dates sur lesquels s’arqueboute l’histoire de la représentation. Ils sont en uniformes, costumes cravates, nus, portent des couronnes dorées sur la tête, courent comme des dératés, halètent comme des chiens. Ils ressuscitent avec un zest de perversité un théâtre muséifié qui n’autorise aucune transgression. Et ce faisant, ils l’achèvent dans un geste total mêlant vidéo, corps, texte et musique. Du conflit ainsi activé entre passé et présent émerge une forme qui ne doit qu’à elle même sa légitimité. Une forme tourbillonnante dont on sort droit comme un i, avec la certitude que nos pendules internes viennent d’être remises à l’heure.
Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner
86 min

Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner

2019 - Mise en scène Jean-Louis Martinelli
« J’irai à la mer, y aura des vagues de toutes les couleurs et je serai riche. » Résonnent ici des voix que l’on entend bien peu. Qui sont ces jeunes qui, en toute verve et crudité, nous font part de leurs vies bouleversées ? On comprend, loin des caricatures et sans angélisme aucun, qu’il s’agit de mineurs en foyer d’accueil d’urgence. Brûlante chorale, coups de gueule, confidences... Mais nous sommes au théâtre, les jeunes sont des comédiens, les deux éducateurs aussi. Christine Citti, l’auteure, joue son propre rôle d’intervenante extérieure. Le texte qu’elle a conçu, à l’issue de son expérience dans un foyer de Seine-Saint-Denis, restitue une langue et une réalité sociale. Tous les personnages sont dépassés par la situation, les encadrants sont réduits à du bricolage social, chacun cherche à s’en sortir du mieux qu’il peut. Ces jeunes peuvent-ils « gagner » ?
Phèdre !
98 min

Phèdre !

2019 - Mise en scène François Gremaud
Comment transmettre sa passion pour un texte ? François Gremaud met en scène la comédie Phèdre !, un monologue joyeux et interactif d’après la tragédie Phèdre de Racine. Pièce sur une pièce, Phèdre ! raconte comment le théâtre naît du plaisir de croire ensemble a une fiction et qu’il rencontre le réel de façon toujours inattendue.
Hamlet
118 min

Hamlet

2008 - Mise en scène Thomas Ostermeier
C’est à la fin de l’année 1601 ou au tout début de 1602 que William Shakespeare (1564-1616) écrit son Histoire tragique d’Hamlet prince du Danemark inspirée des Histoires tragiques extraites des œuvres italiennes de Bandello de François de Belleforest (1556). Accompagné de Marius von Mayenburg, auteur associé à la Schaubühne de Berlin qui a assuré la traduction et l’adaptation du texte shakespearien, Thomas Ostermeier s’engage dans la traversée de l’une des œuvres maîtresses du génial dramaturge anglais. Inépuisable Hamlet, première d’une série de tragédies écrites au crépuscule du règne d’Élisabeth I. Ici au bord de la folie paranoïaque, aux prises avec ses visions, ses angoisses et son incapacité à décider, à choisir, à assumer son statut d’homme et son statut de prince héritier, Hamlet joue, se cache, veut manipuler son entourage, dissimulant sous une folie librement choisie un plan meurtrier censé le sauver, le libérer du “marécage putride” qui l’entoure. Pris au piège de la cour, pris au piège du monde politique, devenant alors véritablement fou, il retourne contre lui-même les armes qui devaient servir à sa libération. Cherchant l’honnêteté et la vérité dans un univers où règnent la dissimulation et le mensonge, Hamlet se perd dans son impuissance à agir, dans un dilemme grandissant qui le submerge et le condamne à mourir. Pour recentrer l’œuvre de Shakespeare autour de son héros interprété par Lars Eidinger, Thomas Ostermeier a choisi une équipe réduite de comédiens ; six acteurs pour jouer une vingtaine de rôles, privilégiant les scènes où Shakespeare dépeint, à travers la cour danoise, un système politique fait de meurtres, de corruption, de passions au service d’une volonté de pouvoir. Impossible, semble dire Shakespeare, de donner place à la complexité de la pensée quand il faut agir, et agir vite, politiquement. C’est ce handicap à choisir dans le champ des possibles qui rend Hamlet inapte au pouvoir et le conduit inexorablement vers sa mort, elle-même annonciatrice de l’effondrement du royaume danois tel qu’il fonctionnait.
Le partage de Midi, récit d’une création
34 min

Le partage de Midi, récit d’une création

2008 - Réalisation Michel Viotte
Ce film est un vrai défi : réussir à capter sur quelques jours la magie d’une création hors-norme, une aventure artistique sans précédent. Valérie Dréville, Gaël Baron, Nicolas Bouchaud, Jean-François Sivadier ont décidé de redonner vie à un texte mythique du théâtre contemporain, « Le partage de Midi » de Paul Claudel, avec une nouvelle façon d’envisager la relation classique comédiens / metteur en scène : ils seront tous à la fois interprètes et metteurs en scènes. Ce parti pris, quasi éthique, se concrétise par un processus créatif particulier, qui donne tout son sens à ce documentaire : restituer dans une forme la plus brute et directe possible, l’activité fébrile et la frénésie créative qui présidera à cette véritable « expérience » théâtrale. Captation pour mémoire : Partage de midi - 120 minutes - Festival d'Avignon 2008
L’Illusion Comique
109 min

L’Illusion Comique

2015 - Mise en scène Eric Vigner
Vingt ans après avoir l’avoir créée à son arrivée au CDDB, Éric Vigner remonte L’Illusion comique de Pierre Corneille pour refermer vingt années d’aventures théâtrales à Lorient. Une pièce féérique qui résonne comme un fervent plaidoyer pour le théâtre. Corneille y joue avec les codes de la narration, mélange les genres — tonalités farcesques, accents élégiaques, motifs tragiques — pour faire la démonstration du propos qui l’anime. Et cette pièce écrite en 1636, qui entrelace tous les genres du théâtre qui existe alors, impressionne aussi par la vigueur de son propos . Une réflexion d’une étourdissante modernité sur la quête d’identité, sur les choix que l’on fait pour s’affranchir du désir des autres, sur la réconciliation entre les pères et les fils... Sur le plateau du Grand Théâtre, L’Illusion comique formera un diptyque inattendu avec Tristan, la pièce écrite et mise en scène par Éric Vigner — qui sera jouée un soir de la même semaine avec six des sept mêmes comédiens. L’un des grands rendez-vous de la saison, dans une mise en scène qui exalte l’art du théâtre au diapason du texte et sera magnifiée par la dramaturgie musicale d’un remarquable quatuor à cordes.
J’avais un beau ballon rouge
91 min

J’avais un beau ballon rouge

2016 - Mise en scène Michel Didym
1965/1975 - Italie. L’étudiante Margherita Cagol a 20 ans et des idéaux communistes. Convaincue de la nécessité de refaire le monde par tous les moyens, elle fonde avec son amoureux Renato Curcio les Brigades rouges, mouvement armé d’extrême-gauche. Elle mourra dix ans plus tard lors d’une fusillade. Cette violence historique compose la toile de fond de la relation sensible entre un père et sa fille. L’humble homme tente de protéger sa révolutionnaire, souhaitant pour elle une vie ordinaire. Entre la conviction lasse qu’on ne peut changer « quelque chose que même Jésus-Christ il a pas réussi » et la croyance aveugle qu’il faut combattre pour résoudre l’injustice sociale, le lien filial s’effrite, rongé par l’incompréhension. En lisant le texte, Michel Didym n’a pensé qu’à eux. Romane et Richard Bohringer n’attendaient qu’un texte brillant pour enfin jouer ensemble au théâtre. Elle, fougueuse insurgée, et lui, tendre raisonnable, mènent ce dialogue intime et politique avec leur humanité propre et une justesse émouvante.
Deux hommes tout nus
100 min

Deux hommes tout nus

2015 - Mise en scène Ladislas Cholat
La pièce. Alain Kramer, avocat sérieux et mari fidèle, se réveille nu chez lui avec un de ses collègues de bureau. L’incompréhension est totale, et aucun des deux hommes n’arrive à expliquer comment ils ont pu se retrouver dans cette situation. Quand la femme de l’avocat découvre les deux hommes dénudés dans son salon, Kramer invente n’importe quoi pour sauver son couple. Il est prêt à tout pour rétablir une vérité qui lui échappe. Où se trouve la vérité ? Dans le salon de kramer, ou dans son inconscient ? Quand on fouille au fond de soi, sait-on jamais ce qu’on va trouver ? En partenariat avec Le Parisien. Le mot de l’auteur. Il y a quelque temps, j’assistais à une représentation d’un vaudeville classique. Comme souvent, un mari infidèle pris en flagrant délit d’adultère, inventait tout et n’importe quoi pour tenter de cacher sa liaison avec une maitresse cachée dans un placard. Je me suis dit : « Et si la maitresse était un homme ? Et si cet homme sortait du placard sans qu’on comprenne comment il y est arrivé ? ». C’est ainsi que m’est venue l’idée de Deux hommes tout nus. Les situations qui vont s’enchaîner sont celles d’un boulevard classique, où l’on va retrouver les ingrédients habituels propres à ce genre de comédie (mauvaise foi, quiproquos, stratagèmes ridicules), mais les motivations du héros sont plus sombres : ce sont celles d’un homme pris en flagrant délit d’un acte qu’il n’a pas commis, obligé de se justifier sur des pratiques sexuelles qui ne sont pas les siennes, un homme persécuté qui finira par douter lui-même de sa propre sexualité. Comme dans mes pièces précédentes, Cochons d’Inde, Qui est Mr Schmitt ? ou Comme s’il en pleuvait, ce ne sont pas les réponses qui m’intéressent, mais les questions. Où se trouve la vérité ? Dans le lit du héros ? Dans sa tête ? Ou dans son inconscient ? Deux hommes tout nus n’est pas une pièce à thèses sur la sexualité, et encore moins sur l’homosexualité. C’est simplement une farce avec une question sans réponse : a-t-on réellement conscience de ses désirs sexuels les plus enfouis ? Sébastien Thiéry Le mot du metteur en scène. À l’origine d’une pièce de Sébastien Thiéry il y a toujours une situation incongrue, comme seul son imaginaire débridé est capable d’en inventer. Ici un homme se réveille dans le canapé-lit de son salon. Il est vingt heures. Sa femme ne va pas tarder à rentrer. À côté de lui dort un homme tout nu. Il ne sait pas comment cet homme est arrivé dans son lit. Ni pourquoi il est tout nu. Il ne se souvient pas des dernières heures qui viennent de s’écouler. Choc. Prise de conscience. Enquête. Dans les pièces de Sébastien Thiéry, il n’y a pas d’exposition. Le public qui n’en sait pas plus que les personnages est plongé dès le début dans une situation de crise. Situation comique pour le spectateur, tragique pour les personnages qui la subissent. Les héros sont ici des bobos. Ils n’ont pas de problème d’argent mais sont empêtrés dans leur éducation bourgeoise et sont pétris de tabous. Sébastien aime gratter là où ça fait rire. En vilain garnement qu’il est, il s’amuse à mettre ses personnages dans les situations les plus gênantes et les pousse à aborder des thèmes auxquels ils n’avaient jamais encore réfléchi. Pour tenter de comprendre l’inexplicable, ils se lancent dans des raisonnements flous, dans des actions désespérées, inventent des stratagèmes fumeux. Sans avoir le temps de prendre leur élan ils sautent avec nous dans la situation imposée par l’auteur et nous embarquent dans leur logique approximative. Mais comme Labiche en son temps, Sébastien aime ses personnages. Son regard sur ce petit monde est moqueur mais aussi profond. Derrière l’absurde de la situation, il est question d’identité. De la difficulté à être nous-même. Du combat nécessaire pour exister quand on est différent du moule social dont on est issue et dans lequel on baigne. Je ne chercherai pas dans ma mise en scène à faire rire. Le texte de Sébastien est déjà tellement comique. Mon rôle est d’amener les comédiens à aller au cœur de leur drame, vers la plus grande sincérité. Je crois que c’est « tout nus », exact miroir de nous-mêmes, que les personnages au théâtre sont les drôles. Ladislas Chollat
Alil Vardar – Comment garder son mec
79 min

Alil Vardar – Comment garder son mec

2017 - Mise en scène Eric Carrière
«Comment garder son mec» est le premier One Man Show d’Alil Vardar que l’on a notamment découvert avec le fameux «Clan des divorcés». Il a ensuite joué dans «10 ans de mariage», «Familles recomposées» et «Abracadabrunch». Ce solo d’Alil Vardar reste donc dans la même thématique que les précédents spectacles, le couple. Pourtant, son spectacle n’est pas réservé aux couples ; c’est un spectacle à voir entre amis, en couple ou en famille, tant c’est drôle et efficace. Alil Vardar passe en revue tous les clichés mais avec une touche d’humour supplémentaire qui nous fait rire de tout. On retrouve dans ce one man show tout ce que l’on aime chez Alil Vardar avec une «maturité scénique» supplémentaire et un texte encore plus précis que ses précédents écrits. Avec ce spectacle, c’est 85 minutes de bonheur et de rire assurées aux spectateurs.
L’entêtement
142 min

L’entêtement

2011 - Mise en scène Marcial Di Fonzo Bo, Eric Vigner
L’Entêtement est la dernière pièce de l’heptalogie inspirée par le tableau La Roue des sept péchés capitaux de Jérôme Bosch (1475), à Rafael Spregelburd. À la fois auteur, metteur en scène, comédien, traducteur et pédagogue, il est l’un des plus brillants représentants d’une nouvelle génération de dramaturges argentins, qui a commencé à écrire dans les années du retour à la démocratie. Membres du Théâtre des Lucioles, Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo abordent pour la quatrième fois un de ses textes (après La Connerie et La Paranoïa au Théâtre national de Chaillot en 2008 et 2009). Forts de ce long compagnonnage, et entourés d’une équipe d’acteurs et de créateurs fidèles aux projets précédents, ils plongent dans cette oeuvre « hybride, métisse, excessive, irrégulière ». La pièce se passe près de Valencia en Espagne, fin mars 1939, dans la maison du commissaire de la ville. Le spectateur assiste en temps réel à une succession d’événements déroulés à chaque acte d’un point de vue différent. Cette construction particulière fait avancer la pièce à la manière d’un roman policier et déploie une multitude de lectures possibles : le texte questionne la guerre d’Espagne et par ce biais la frontière parfois étroite entre fascisme et démocratie. Il démontre comment la création d’une nouvelle langue, au nom d’une utopie humaniste, peut dégénérer en langage totalitaire. Et il pose aussi « le langage » comme lien entre les hommes, comme « bien commun ». La pièce est d’ailleurs jouée en français, en espagnol et en valencien.
Very Wetr !
52 min

Very Wetr !

2012 - Mise en scène Régine Chopinot
Sur le plateau, ils sont douze : onze artistes du Wetr et Régine Chopinot. Depuis leur enfance, tous les membres du Wetr ont appris à danser, chanter et s'accompagner de petites percussions végétales et de bambous à sonorité grave et sourde. Traditionnellement, ce sont les « anciens » qui chantent et les jeunes qui dansent. Pour la création « Very Wetr ! », ils ont accepté de modifier leurs habitudes et les envisagent avec ouverture et tranquillité. Leurs danses sont rythmées par des frappés de pieds sur le sol qui génèrent une sensation de force et de précision. Leur engagement physique est à la fois savant et généreux, mobilisant librement et dynamiquement tous les champs des articulations du corps. Chaque regard est écrit dans des orientations multiples et complémentaires aux mouvements... Les chants sont polyphoniques, circulant entre les modes, majeurs, mineurs, les assonances et les voix de tête pour reprendre à l'unisson une mélodie simple, où toutes les hauteurs de voix s'harmonisent. Les paroles jonglent entre le drehu et le français. Régine Chopinot a de surcroît sollicité Walles Kotra, un ami de longue date du Wetr, journaliste de métier, réalisateur et auteur, pour écrire un texte qu'elle dira pendant le déroulement de « Very Wetr ! » Jean-Paul Gaultier signe les costumes, bel équilibre entre les tutus en pandanus et les vêtements de ville, et travaille sur les peintures de corps pour souligner et paysager graphiquement l'architecture d'os et de muscles. Les fidèles et complices de longue date de Régine Chopinot, Maryse Gautier pour la lumière et Nicolas Barillot pour le son, sont à ses côtés pour continuer à tenter d'innover. Au fil de toutes ces expériences vécues si loin d'ici, Régine Chopinot n'a cessé de préciser et de mettre en place le schéma d'une pièce sur la force de la parole, qui verra un de ses aboutissements s'exprimer en juillet prochain. Avec Le Wetr à ses côtés, il y a de grandes chances pour que le résultat soit joyeux et « Very Wetr ! ».  DOCUMENTAIRE : Very Very Wetr ! – réalisation : Geoffroy Duval & Régine Chopinot - Durée: 52 min REFERENCE CATALOGUE : 420
La place Royale
98 min

La place Royale

2012 - Mise en scène Eric Vigner
Le 3 octobre 2010, Éric Vigner créait l'Académie : une « petite démocratie » regroupant sept jeunes acteurs français et étrangers, visant à former à la fois un espace de transmission, de recherche et de production théâtrale. Scellant l'acte de naissance de l'Académie, La place Royale de Pierre Corneille ouvre la saison du Théâtre de Lorient en opérant une sorte de retour aux sources. C'est en effet à cette comédie, déjà, qu'Éric Vigner s'attaquait à la fin de ses études au Conservatoire, en 1986, y dirigeant sept acteurs de sa promotion (parmi lesquels Denis Podalydès). Cette pièce de jeunesse sur la jeunesse a été écrite par Corneille en 1634, à l'âge de 28 ans, deux ans avant « L'Illusion comique » — pièce qu'Éric Vigner avait choisi de présenter pour l'ouverture du CDDB en 1996—, et trois ans avant qu'il n'abandonne la comédie pour se tourner vers le genre tragique. Sous-titrée « L'amoureux extravagant », La place Royale conte les atermoiements d'Alidor, qui aime Angélique, sans toutefois pouvoir se résoudre à l'idée d'un mariage qui signifierait la perte de sa liberté. Dans ce spectacle où la beauté visuelle propre aux mises en scène d'Éric Vigner prend une tournure baroque, où l'on retrouve le soin qu'il apporte au texte et son incarnation, les alexandrins de Corneille se frottent aux accents des jeunes comédiens de l'Académie. Cela n'en souligne que mieux la modernité de cette pièce qui marque la naissance du héros cornélien, brillante et réjouissante méditation sur l'amour et la liberté, et la façon dont l'amour peut faire échec à l'amour.
Le suicidé
157 min

Le suicidé

2011 - Mise en scène Patrick Pineau
S’il est un metteur en scène qui incarne à lui seul le théâtre et l’esprit de « troupe », c’est bien Patrick Pineau. Fasciné par les comédiens et les grands textes, il décide de monter ce Suicidé férocement drôle, une des créations les plus attendues du 65e Festival d’Avignon. La vie de Sémione Podsékalnikov prend un drôle de tour quand sa femme le surprend en train d’engloutir un saucisson… qu’elle prend à tort pour un revolver. La rumeur de sa pseudo-tentative de suicide se répand alors plus vite qu’un verre de vodka avalé cul sec. Le quiproquo est total, chacun essayant de dissuader, puis finalement d’encourager - pour la bonne cause - le pauvre Sémione au suicide. Il devient alors un futur héros de l’intelligentsia, condamné à mort par lui-même. Le texte de Erdman est une formidable pièce pour les acteurs, une farce noire pleine de force de vie et d’humour. Songer que cette oeuvre, écrite en pleine ère stalinienne, a été interdite jusqu’en 1987 donne la mesure de sa portée subversive. Une comédie loufoque et mordante servie par des acteurs de premier ordre : Anne Alvaro, Hervé Briaux, Sylvie Orcier et Patrick Pineau en tête.
Des soucis et des potes
90 min

Des soucis et des potes

2007 - Mise en scène Thomas Le Douarec
Après avoir quitté le domicile conjugal (contraint et forcé à la suite d’une aventure avec une shampouineuse), Yvan se retrouve dans sa chambre d’ado chez sa mère. Chanceux de nature, il a perdu le même jour son job et son appartement… Heureusement ses deux meilleurs amis, Jeff et Fred, sont là pour l’épauler et l’aider à surmonter cette épreuve… « Des soucis et des potes » fait écho à « Arrête de pleurer Pénélope » en déclinant le concept « amour, sexe, boulot, déprime » au masculin. Cette pièce est le résultat d'une rencontre de hasard entre le producteur de « Arrête de pleurer Pénélope », en quête d'une pièce sur les défauts masculins, et Vincent Faraggi, restaurateur, qui n'avait alors encore jamais écrit de texte de théâtre.
Mr Butterfly
98 min

Mr Butterfly

2007 - Mise en scène Patrick Massiah
Howard Buten, docteur en psychologie, écrivain  il est notamment l'auteur de "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué" ne tarit pas d'éloges à l'évocation de la performance de Patrick Massiah, en solo sur scène, pour Monsieur Butterfly. Ce comédien a été frappé au cœur par l'histoire de ce clown, résolu à "partager" les émotions d'enfants handicapés mentaux en défiant l'incommunicabilité de ces êtres. Avec espoir, mais sans utopie, il va pénétrer dans leur univers et évoluer grâce à eux dans son propre rapport au monde. Monsieur Butterfly s'inscrit dans la mouvance anti-psy de la fin des années 70, rejetant les savoirs théoriques qui ne supposent pas de contact direct et approfondi avec les enfants handicapés mentaux. Cela dit, Patrick Massiah ne s'enfouit pas dans les méandres de l'explication de texte, ne souhaite pas délivrer de message, sinon un message d'amour. "Il est parvenu à maintenir l'humour et la tendresse" commente Howard Buten, l'un des premiers à avoir assisté à la pièce. Sur scène, au milieu de chaussettes multicolores, Massiah manie remarquablement les mots de l'auteur, si pleins d'émotions, avec "garantie médicale", comme il le répète.
Faut pas payer
140 min

Faut pas payer

2005 - Mise en scène Jacques Nichet
Cette pièce, qui a pour cadre l’Italie des années 1970, est l’une des plus représentatives d’une œuvre (couronnée par le prix Nobel de littérature) qui conjugue la grande tradition de la farce italienne (les tréteaux, les masques, les lazzis) et l’engagement politique contemporain. Nous sommes à Milan et comme beaucoup d’ouvrières, Antonia et Margherita ne peuvent plus faire face à l’augmentation des prix des loyers. Dans un élan collectif, les femmes du quartier décident l’auto-réduction des prix dans leur supermarché habituel. L’excitation monte, les hommes interviennent et ce n’est plus qu’un cri dans le magasin : « Faut pas payer ! »…