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Jan Fabre à l’Ermitage
Presque 10 ans après son exposition au Louvre, à Paris, Jan Fabre fait
résonner son travail avec la collection permanente du Musée de l’Ermitage de
Saint-Pétersbourg, en Russie.
Le film documentaire Jan Fabre au
Musée de l’Ermitage raconte les 4 jours qui ont précédé l’inauguration
officielle de l’exposition par Dr. Mikhail Piotrovsky, directeur du Musée
depuis 1990. Il résume la collaboration de l’Ermitage avec Jan Fabre en ces
termes : « Travailler avec un artiste de son vivant, ce n’est pas
facile ».
Durant le film, la deadline de l’inauguration pousse Fabre et son équipe
jusqu’à leur limite. Plus de 200 œuvres ont été transportées à
Saint-Pétersbourg et elles doivent être installées dans le Palais d’Hiver et le
Bâtiment de l’Etat Major, autour de la Place du Palais.
Alors que l’installation suit son cours, Jan Fabre doit échanger avec le
personnel technique du Musée pour leur expliquer comment il veut que son
travail soit exposé dans les différentes salles. C’est beaucoup plus compliqué
qu’au Louvre. Mais en même temps, il est surpris de voir à quel point
l’institution de l’Ermitage est très ouverte à ses demandes. « Ils sont
d’accord pour bouger des chefs d’œuvre de grands peintres comme Jacob Jordaens
afin que mes œuvres soient plus visibles. Fantastique ! ».
L’une des œuvres exposée est une projection d’une performance réalisée
auparavant par Jan Fabre en 2016, un lundi lorsque que le Musée est fermé au
public. Vêtu d’une armure de chevalier, Jan marche à travers le Musée vide et
montre son respect et son amour pour toutes les œuvres présentes dans le Musée
depuis des siècles.
Cette performance, retranscrite dans le documentaire, sert de pause à la
narration et se mélange régulièrement aux autres scènes d’installation, pleines
de stress et d’imprévus à gérer, jusqu’à l’inauguration de l’exposition.
Durant toute cette période d’installation, Jan Fabre révèle comment il
avait imaginé l’exposition dans un premier temps et comment il l’a ancré dans
la réalité. Parallèlement, il se confie sur lui-même, de son enfance à Anvers,
lorsqu’il se déguisait en chevalier avec son armure et ses boucliers en bois, à
la vie d’un artiste international voyageant à travers le monde.
À la fin du film, sur des images montrant les œuvres de l’exposition, les
mots de Pouchkine caractérisent l’artiste : « C’était un homme
étrange. Le chevalier meurt sans avoir reçu les derniers sacrements, mais la
Sainte Vierge le défend et lui offre sa protection ».
Drugs kept me alive
Le monologue Drugs kept me alive (Les drogues m’ont maintenu en vie) parle d’un survivant. Il explore toutes les issues de secours, l’aiguille de sa boussole toujours tournée vers les raccourcis entre le ciel et l’enfer, pour toujours avoir une longueur d’avance sur la menace de la Faucheuse. Sa rapidité est sa meilleure arme, son humour un médicament puissant et ses acolytes répondent à des noms illustres issus des sphères supérieures, tels que ecstasy, kétamine,GBH,poppers,speed,cocaïne,2C-B,2C-1,2C-7.
Avec ces cristaux à inhaler, ces ‘démangeurs’ de sang et ces envoûteurs cérébraux, il se repousse et se jette dans le magma de ce qui le maintient en vie : le désir tourbillonnant de l’ivresse permanente. Il se meut à bord d’un gigantesque dirigeable, loin au-dessus des nuages, il amarre aux quais de chimères qui semblent être en perpétuelle transformation, se crée des mirages qui semblent l’envelopper aimablement et lui procurent un bonheur intense. C’est précisément cette intensité hors du monde qui fait battre ce désir obsessionnel. Une intensité emplie d’une sorte de pureté : l’extase. C’est une sensation étrange qu’une chose puisse être à la fois aussi floue et aussi transparente. Comme une bulle de savon que l’on peut tendre tout autour de la peau pour ainsi s’enfoncer lentement et disparaître. Cette bulle d’air est sa seconde nature, une enveloppe où le silence est assourdissant et qui le protège de la mort.
Mais on approche du plaisir ultime, du superlatif de l’extase quand les médicaments du monde d’en haut se mêlent à ceux du royaume des ombres.
Dans Drugs kept me alive, Jan Fabre esquisse une vie au bord du gouffre de la mort.
Plus on s’approche de la mort, plus les pilules, les poudres et les boissons doivent soutenir la vie. Telle est la situation dans laquelle se trouve le personnage de cette pièce : il a vu la mort en face et décide de jouer au poker avec la maladie dans son corps : drugs kept me alive.
Luk Van den Dries
Mount Olympus
Pour louer ou visionner le programme : https://vimeo.com/ondemand/mountolympus
Jan Fabre repousse plus loin les limites du théâtre, étire le temps, pour offrir 24 heures non-stop d’un spectacle d’une folle énergie. Avec 27 acteurs/performeurs/danseurs, ses « guerriers de la beauté », il plonge aux racines des tragédies grecques. « Mount Olympus » se conclut par une danse d’anthologie applaudie debout pendant 40 minutes.
Jan Fabre pense qu’en ces temps de restriction, de crise, d’anti-culture, il était important, au contraire, d’offrir plus et d’explorer nos tréfonds mythiques.
« Mount Olympus » cumule toutes les folies, les excès et les beautés de Jan Fabre comme si on entrait dans son cerveau. Pour les spectateurs comme pour les performeurs, il y aura eu un avant et un après « Mount Olympus ».
Theatron, Romeo Castellucci
Romeo Castellucci est metteur en scène, scénographe, créateur de lumières et costumes de plus d’une centaine de spectacles et opéras. THEATRON trace un parcours inédit à travers sa pensée et son oeuvre, portant à l’écran 25 ans de carrière du metteur en scène, notamment des documents d’archives, des images des répétitions et des tournées européennes. Le commentaire de Romeo et Claudia Castellucci se lie aux témoignages de dramaturges, compositeurs, chorégraphes, critiques et acteurs (dont Willem Dafoe) qui ont collaboré avec le réalisateur. THEATRON n’est pas seulement la biographie de l’un des metteurs en scène italiens les plus acclamés au monde, mais aussi une réflexion sur les racines profondes du théâtre, intrinsèquement liées à la nature humaine.