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L’Appel de Londres
80 min

L’Appel de Londres

2016 - Mise en scène Marion Sarraut
Ils sont trois. Ils ne se connaissent pas. Ils ont quitté la France pour s'installer à Londres. Charles, l'avocat, François, l'écrivain, Jean-Christophe, le trader, déçus par leur patrie et malheureux d'être obligés de trouver un ailleurs pour respirer mieux, émigrent à Londres. Ce n'est pas si loin de la France, c'est juste de l'autre côté du channel ! Et pourtant... Un soir de 14 juillet, ils trouvent un port d'attache, une bouffée d'oxygène. Ce petit restaurant où l'on parle français, où l'on mange français, ce havre de paix, empli de joie et de soleil comme Marianne, la patronne... Et soudain, cet " appel " vers la patrie qui éclate comme un feu d'artifice, véritable pétard lancé dans la rue un soir de 14 juillet, et qui va tout faire basculer...
Alil Vardar – Comment garder son mec
79 min

Alil Vardar – Comment garder son mec

2017 - Mise en scène Eric Carrière
«Comment garder son mec» est le premier One Man Show d’Alil Vardar que l’on a notamment découvert avec le fameux «Clan des divorcés». Il a ensuite joué dans «10 ans de mariage», «Familles recomposées» et «Abracadabrunch». Ce solo d’Alil Vardar reste donc dans la même thématique que les précédents spectacles, le couple. Pourtant, son spectacle n’est pas réservé aux couples ; c’est un spectacle à voir entre amis, en couple ou en famille, tant c’est drôle et efficace. Alil Vardar passe en revue tous les clichés mais avec une touche d’humour supplémentaire qui nous fait rire de tout. On retrouve dans ce one man show tout ce que l’on aime chez Alil Vardar avec une «maturité scénique» supplémentaire et un texte encore plus précis que ses précédents écrits. Avec ce spectacle, c’est 85 minutes de bonheur et de rire assurées aux spectateurs.
Le triomphe de l’amour
128 min

Le triomphe de l’amour

2013 - Mise en scène Galin Stoev
Orfèvre du théâtre, Galin Stoev semble apprécier autant les créations inspirées par des textes contemporains (Ivan Viripaev, Hanoch Levin) que la fine approche d’oeuvres classiques. Pour sa première venue à Vidy, il propose une vision très personnelle du Triomphe de l’amour de Marivaux. Dans cette comédie, l’on voit une princesse nommée Léonide se déguiser en homme et s’introduire dans une maison avec l’idée de se faire aimer de tous ses occupants. Aimer ? Pas au sens d’apprécier, évidemment ! Non : il s’agit véritablement que le vieux philosophe, sa soeur et un jeune homme qui vivent là éprouvent pour elle de l’amour. Suite à diverses péripéties, intrigues et rebondissements, Arlequin venant aussi mêler son grain de sel à l’affaire, elle parvient à ses fins : d’où le triomphe… Une fois de plus, Marivaux joue sur les quiproquos et les travestissements, rendant ainsi plus troubles les limites entre les deux sexes, comme si décidément il ne fallait pas se fier aux apparences. Galin Stoev rajoute un niveau à ce jeu : la distribution est entièrement masculine.
La tragédie du roi richard II
167 min

La tragédie du roi richard II

2010 - Mise en scène Jean-Baptiste Sastre
La pièce s’ouvre sur un royaume perdu. Un monde fini dont il ne reste que des traces, des empreintes. Pièce historique, dit-on. Prophétique plutôt, au sens où les prophètes s’attachent à dénoncer la catastrophe présente par une projection historique imaginaire. Le jardin harmonieux et protecteur n’est plus. De ce monde ancien et parfait, équilibré et vertueux, il ne reste que le roi comme l’image mélancolique d’une souveraineté dont on découvre que l’on est exclu. Lentement le roi lui-même exprimera sa propre impuissance. Tentera en vain de faire réapparaître le paradis comme de dire la Loi. Un autre voudra restaurer la puissance rêvée, l’harmonie, mais son rêve deviendra cauchemar.
Ma sœur est un boulet
73 min

Ma sœur est un boulet

2010 - Mise en scène Romain Thunin
Marie et Julien vivent ensemble depuis des années lorsqu’un matin la sœur de Marie débarque. Romane vient de se faire virer de son poste au club Med et demande à sa sœur de l’héberger le temps de se retourner. Excentrique et envahissante, elle compte bien profiter du confort de l’appartement et de l’argent de sa sœur mais ses projets de glande vont être compromis par Julien, lui-même professionnel du genre ! Le boulet n’est peut être pas celui que l’on croit…
Le grand jour
94 min

Le grand jour

2010 - Mise en scène Michèle Bernier, Morgan Spillemaecker
Un hôtel, un enterrement de vie de garçon, un enterrement de vie de jeune fille… Indécence, alcool et petits fours, sex-toy et cacahuètes. Quand on s’aime à 30 ans est ce que l’on sera encore ensemble à 105 ?
Le Cid
145 min

Le Cid

2017 - Mise en scène Yves Beaunesne
Le Cid, c’est d’abord une lutte de générations et l’histoire de deux jeunes gens face aux héritages, aux lois sociales, aux codes familiaux, face à leur histoire. Comment ne pas évacuer les contraintes de l’âge baroque et la convention inhérente ? Car si l’on meurt en coulisses, c’est pour qu’aient lieu les récits de ces combats. Et si l’alexandrin est un corset, une armure plutôt, c’est pour mieux garantir la posture héroïque qui fait foin de la psychologie mais définit durablement un code de l’honneur qui pourrait s’appeler aujourd’hui la loyauté ou le courage. S’il faut éviter d’être coincé entre le respect béat et la subversion bébête, il faut décoller de la tradition, la revivifier, pour, ensuite, retrouver la narration. L’exaltation de la fête dans ce qu’elle a d’essentiel, la bravoure à l’état brut, le courage naturel, cela aussi, c’est le chant profond des Espagnes que crie l’alexandrin. Les alexandrins cornéliens sont un sport circassien où l’émotion ne trouve son compte qu’à force d’abandon. Corneille est un guérillero de l’imagination, toujours ingénieux, souvent génial, parfois gênant. Le théâtre, c’est une larme et un sourire. Avec Le Cid, c’est un torrent de larmes et un rire tonitruant.
Les grands moyens
100 min

Les grands moyens

2014 - Mise en scène David Roussel, Arthur Jugnot
Une très amusante comédie sur l'art et la manière pour piéger les jeunes femmes que l'on veut garder ou séduire. Avec une comédienne particulièrement drôle: Marie Montoya. Le Figaroscope Du début à la fin, on se sent en empathie avec les quatre protagonistes des Grands moyens. Ils nous ressemblent, ils sont comme nous, avec leurs doutes, leur quête de bonheur. Le casting est parfait, épatant. Pour donner la réplique à ces deux hurluberlus de Garnier et Sentou, il fallait deux jeunes femmes promptes à s’engouffrer dans ce joyeux univers et aptes à y ajouter leur grain de folie. Magaly Godenaire et Marie Montoya campent avec autant de malice que de sensibilité ces deux jeunes femmes en mal d’amour en mal de mâles. Contrairement aux bonshommes, elles restent lucides, même si, heureusement, elles ne sont pas toujours raisonnables. Je ne peux que vous recommander le plus chaudement cette pièce joyeuse, pleine d’humour et pleine d’amour. C’est une réussite totale, à tous les niveaux. Que ce soit sur le plan de l’écriture, sur celui de la mise en scène te sur celui du jeu d’acteur, ils y ont tous mis le meilleur d’eux-mêmes. Les grands moyens, quoi ! Critikator
L’amour sur un plateau
118 min

L’amour sur un plateau

2011 - Mise en scène Agnès Boury
Mariés depuis 20 ans, Caroline et Jean-Louis tiennent une auberge dans la Creuse. Mais rien ne va plus dans le couple et ils envisagent de se séparer. Une mystérieuse cliente de l’auberge leur propose alors de tenter le tout pour le tout : pourquoi ne pas faire venir MAP, la célèbre médiatrice des amours perdus ? Elle est connue dans toute la France pour ses émissions télévisées où l’on voit des couples en difficulté s’aimer comme au premier jour ! La télévision va donc débarquer à l’auberge. MAP réussira-t-elle à rapprocher Jean-Louis et Caroline ?
Panique au Ministère (2021)
112 min

Panique au Ministère (2021)

2021 - Mise en scène Guillaume Mélanie
Gabrielle Bellecour, chef de cabinet du ministre de l’Education nationale, Louis Tesson, est à un carrefour de sa vie.Professionnellement, la récente nomination de Louis, qu’elle accompagne dans la vie politique depuis quinze ans, est une consécration. Mais elle commence à être lasse du rythme harassant qu’impose sa fonction… Elle est séparée depuis toujours du père de sa fille Sara, qu’elle a élevée seule. Mais Sara est à l’âge où l’on devient indépendant… Sentimentalement, c’est une catastrophe : effarouchée par des histoires douloureuses, elle n’a plus eu d’aventures depuis des années, au grand dam de sa mère, l’énergique (et croqueuse d’hommes) Cécile… Son univers se cantonne à la rue de Grenelle, dans le 7ème arrondissement de Paris : c’est là qu’elle vit, c’est encore là qu’elle compte installer sa fille, c’est toujours ici que sa mère réside, et il se trouve que le ministère de l’Education nationale se trouve… 110, rue de Grenelle ! Gabrielle étouffe… L’apparition dans sa vie d’Eric, jeune homme de ménage du ministère, 25 ans à peine, va faire voler en éclats tout son petit monde…
Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner
86 min

Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner

2019 - Mise en scène Jean-Louis Martinelli
« J’irai à la mer, y aura des vagues de toutes les couleurs et je serai riche. » Résonnent ici des voix que l’on entend bien peu. Qui sont ces jeunes qui, en toute verve et crudité, nous font part de leurs vies bouleversées ? On comprend, loin des caricatures et sans angélisme aucun, qu’il s’agit de mineurs en foyer d’accueil d’urgence. Brûlante chorale, coups de gueule, confidences... Mais nous sommes au théâtre, les jeunes sont des comédiens, les deux éducateurs aussi. Christine Citti, l’auteure, joue son propre rôle d’intervenante extérieure. Le texte qu’elle a conçu, à l’issue de son expérience dans un foyer de Seine-Saint-Denis, restitue une langue et une réalité sociale. Tous les personnages sont dépassés par la situation, les encadrants sont réduits à du bricolage social, chacun cherche à s’en sortir du mieux qu’il peut. Ces jeunes peuvent-ils « gagner » ?
Humains, dites-vous ?
70 min

Humains, dites-vous ?

1998 - Réalisation Denis Caïozzi
Puits de velours noir où l’on creuse sa propre vérité. Chorégraphie en épaisseur, "HUMAINS DITES-VOUS !" est une œuvre de tourmente relative à des événements du XVIème siècle.Treize personnages politiques et picturaux se plongent dans la noirceur du XVIème siècle, les guerres de religion, l’intolérance, les tensions entre protestants et catholiques, les intrigues familiales… Le danseur comme acteur de l’espace investit l’air ambiant pour le rendre "être" : plus pesant, plus grave, plus secret, apocalyptique... Il y a dans la guerre de religions l’Apocalypse. De quel droit un humain peut-il tuer un être humain pour une religion ?
Christophe Aleveque – Vieux con ?
86 min

Christophe Aleveque – Vieux con ?

2023 - Mise en scène PHILIPPE SOHIER
Christophe Alévêque n’a jamais aimé les Bisounours. Les Bisounours l’emmerdent, tout comme les inquisiteurs du nouvel ordre moral auxquels il s’attaque dans son nouveau spectacle, « Vieux con ? ». Marre de la bière sans alcool, du sucre sans sucre, de la guerre sans morts, des débats sans idées, de la route sans accidents, du pain sans gluten, de la journée sans tabac, du steak sans viande..Et pourquoi pas un spectacle d’humour consensuel ? Dans « Vieux con ? », Christophe Alévêque raconte le monde d’aujourd’hui à son fils de deux ans, un monde pasteurisé, sain, bienveillant et anxiogène où l’on nous sauve la vie... en la pourrissant ! Il fonde un club aussi, « Le Club des Vieux Cons » et sort un livre dans lequel il fustige la dictature molle d’une pensée tiède.Humoriste engagé, dégagé, à la marge, clown dérisoire ou missionnaire, Christophe Alévêque défend une liberté d’expression totale et sans entrave, une imagination débridée, sans autocensure, ni censure du tout. Avec ses petits poings rageurs et le peu de cerveau disponible qui lui reste, il entre en lutte contre la mièvrerie, l’hypocrisie, le lissage de la pensée. Bref contre « l’Empire du bien » qui lui donne des boutons dans le cerveau. À tel point qu’il se demande s’il ne serait pas devenu lui-même un vieux con ! Libre penseur, à l’esprit critique aiguisé, adepte du plaisir... donc un vieux con !La tyrannie de la bienveillance n’a pas de limite ? Ça tombe bien ! Lui non plus ! « Vieux con ? », un nouveau spectacle explosif, d’une insolente et lucide férocité.
Mor Bihan autour du monde
52 min

Mor Bihan autour du monde

1982 - Réalisation Gildas le Roux
Si on faisait le tour du monde ? Trois garçons vont réussir à transformer leur rêve en aventure. Qu'ont-ils de plus que les autres, Gabriel, Pascal et Christophe que l'on nomme parfois "les glandos" ? Du courage et de la volonté. De l'imagination aussi. Par contre, ils n'ont pas d'argent. Alors, leur bateau pour la whitbreas 1981, la plus célèbre de toutes les courses à la voile, il vont le construire de leurs mains, pendant des mois de travail à Etel dans le Morbihan. Le 29 août 1981, les Glandos seront sur la ligne de départ à Portsmouth. Avec eux trois coureurs professionnels : Philippe Poupon, Halvard Mabire et Jean-François le Menec, qui sont venus apporter le renfort de leur expérience. Quand ils passeront le Cap Horn et gagneront la troisième étape, Eugène Riguidel sera à la barre et remportera avec eux une de ses plus belles victoires. Classé septième à l'issue de cette gigantesque régate de 50 000 kilomètres, Mor Bihan n'aurait jamais pu prendre le départ sans l'aide de toute la population du département mobilisée pour participer à ce défi. Ce bateau n'est pas seulement celui d'une bande de copains, mais celui d'une région toute entière.
Le Centaure et l’animal
65 min

Le Centaure et l’animal

2012 - Mise en scène Bartabas
« Guidé par l’homme lors d’un long apprentissage que l’on nomme dressage, le cheval accède à « la connaissance » ; ainsi l’homme et l’animal deviennent centaure. A l’inverse, l’homme possède l’instinct animal à l’origine de sa création qu’il cherche à faire ressurgir comme une évolution à rebours, une régression vers les couches profondes de son être. » Bartabas  L’art de Bartabas nous propulse dans des voyages imaginaires ; ses œuvres vous empoignent par leurs étourdissantes mises en scène, parfois éblouissantes, tourbillonnantes, baroques, parfois mystérieuses, ascétiques, méditatives, proches d’un exercice spirituel, toutes porteuses d’une forte charge poétique. L’ampleur et la profondeur de sa démarche renouent avec les plus anciennes formes connues de l’activité artistique qui prennent l’animal pour sujet et moyen d’expression. Le philosophe Georges Bataille estime que l’invention de l’art « marque le passage de l’animal à l’homme ». L’homme cessa d’être animal en donnant de l’animal et non de lui-même une image poétique qui nous fascine et nous semble souveraine. Être artiste est le moyen d’avoir accès au monde fermé de la vie animale. Il m’a toujours semblé que l’art de Bartabas rentre en résonance sensible avec ce défi. La rencontre de Bartabas avec Ko Murobushi, artiste reconnu au Japon comme l’héritier des règles de Tatsumi Hijikata, à l’origine du Butô, se présente comme une excitante aventure artistique qui examine les frontières et les passages entre deux univers sensibles et exceptionnels. L’intense profondeur de la danse de Ko Murobushi et la force poignante du geste équestre de Bartabas nous ouvriront un continent inattendu qui nous propulsera dans un temps et un espace mythique d’une profonde et rayonnante beauté. JIl existe un documentaire de ce spectacle : Sur les pas du Centaure (ref 430) - réalisation : Jean-Luc Gunst 
Eric Antoine – Mystéric
99 min

Eric Antoine – Mystéric

2012 - Mise en scène Etienne De Balasy
Depuis son émergence à la fin 2006, Eric Antoine s'est taillé la part du lion (dont il a un peu la crinière, à sa manière), à coups de talent et d'originalité. Il a imposé son style unique à la fois grâce à ses nombreux passages à la télévision (notamment, bien sûr, dans Vivement dimanche prochain au côté de Michel Drucker), où des millions de téléspectateurs l'on découvert, et surtout à son précédent spectacle Réalité ou Illusion ? qu'il a joué plus de deux cent cinquante fois en France, Belgique, Suisse, Tunisie, Algérie,au Québec, devant près de cent cinquante mille spectateurs.C'est Mystéric dans lequel, toujours accompagné de son invisible assistant Bernard, il va plus encore qu'avant mélanger, à sa manière si particulière et performante, humour, illusion/prestidigitation, danse, philosophie, musique, poésie...Qu'est-ce que la magie ? est la question thème de Mystéric. Est-ce que la vraie magie existe ? Quelle est la différence entre la magie et la prestidigitation ? Entre un secret et le mystère ? Est ce que la science prouve que la magie n'existe pas ? Et si finalement, Magie et Amour ne font qu'un ? Et si finalement, acte théâtral et acte d’amour ne font qu'un ? Bon parfois le public, ou le comédien, ont la migraine, mais Eric Antoine est un remède dont les effets secondaires sont encore meilleurs à long terme, vous pouvez le trouver en cachet, en poudre soluble, en inhalation, ou toute autre forme qui vous plaira. C’est à vous de choisir.
La place Royale
98 min

La place Royale

2012 - Mise en scène Eric Vigner
Le 3 octobre 2010, Éric Vigner créait l'Académie : une « petite démocratie » regroupant sept jeunes acteurs français et étrangers, visant à former à la fois un espace de transmission, de recherche et de production théâtrale. Scellant l'acte de naissance de l'Académie, La place Royale de Pierre Corneille ouvre la saison du Théâtre de Lorient en opérant une sorte de retour aux sources. C'est en effet à cette comédie, déjà, qu'Éric Vigner s'attaquait à la fin de ses études au Conservatoire, en 1986, y dirigeant sept acteurs de sa promotion (parmi lesquels Denis Podalydès). Cette pièce de jeunesse sur la jeunesse a été écrite par Corneille en 1634, à l'âge de 28 ans, deux ans avant « L'Illusion comique » — pièce qu'Éric Vigner avait choisi de présenter pour l'ouverture du CDDB en 1996—, et trois ans avant qu'il n'abandonne la comédie pour se tourner vers le genre tragique. Sous-titrée « L'amoureux extravagant », La place Royale conte les atermoiements d'Alidor, qui aime Angélique, sans toutefois pouvoir se résoudre à l'idée d'un mariage qui signifierait la perte de sa liberté. Dans ce spectacle où la beauté visuelle propre aux mises en scène d'Éric Vigner prend une tournure baroque, où l'on retrouve le soin qu'il apporte au texte et son incarnation, les alexandrins de Corneille se frottent aux accents des jeunes comédiens de l'Académie. Cela n'en souligne que mieux la modernité de cette pièce qui marque la naissance du héros cornélien, brillante et réjouissante méditation sur l'amour et la liberté, et la façon dont l'amour peut faire échec à l'amour.
René de Obaldia, le troubadour du Théâtre
52 min

René de Obaldia, le troubadour du Théâtre

2010 - Réalisation Stéphane Haskell
Poète, dramaturge, romancier, René de Obaldia est depuis 50 ans l’un des auteurs de théâtre français les plus joué sur la planète, et l’un des plus internationaux (traduit en 28 langues).Interprété par les plus grands tels que Michel Simon, Michel Bouquet ou Jean Rochefort entre autres, ses pièces sont devenues le régal des cours d’art dramatique.Obaldia a voué la plus grande partie de sa vie à cet art, à tel point qu’en Mai 2009, 10 après son élection à l’Académie Française, il a décidé lui-même de brûler les planches du petit Hébertot. A 90 ans, avec plus de 40 représentations, il a présenté un florilège savoureux de ses œuvres théâtrales, poétiques et littéraires qui a enthousiasmé un public de tous âges.Car ses pièces font rire et grincer des dents. C’est tout un univers qui s’y déroule ; un univers de doux anarchiste où l’absurde est plus sérieux que la raison, et où l’on croise, selon la saison, Queneau, Jarry, Ionesco et Giraudoux. Les sujets qu’il y traite sont empruntés au monde moderne, mais son langage nous emmène toujours vers la fantaisie et le rêve.Et il en est de même dans l’intimité, un mélange de gravité et de pétillance, d’érudition et de légèreté. On connaît moins l’homme que l’œuvre. C’est en le côtoyant depuis quelques années, que j’ai eu l’immense privilège de découvrir un véritable personnage, à travers le regard duquel le monde et l’histoire prennent une teinte constamment nouvelle et surréaliste. Toujours curieux et vif, il a approché de près la nature humaine, transformant en matière théâtrale et poétique sa confrontation toute personnelle avec les époques traversées : l’enfance avec un père consul du Panama à Hong-Kong, la guerre (prisonnier au Stalag en 1940), le cinéma (partenaire de Louis Jouvet), la chanson (parolier de Luis Mariano) ou les voyages…Avare d’apparitions médiatiques, ce formidable conteur nous prend par la main pour un délicieux parcours de plusieurs décennies au service des belles lettres.Stephen Haskell
Ciao Amore
85 min

Ciao Amore

2010 - Mise en scène PHILIPPE SOHIER
Elle : « Je crois que je t’aime plus… » Lui : « T’as quelqu’un ?! » Non, elle n’a personne. Elle ne l’aime plus, tout simplement. Mais elle ne sait pas pourquoi. Le temps d’une soirée, ils vont voir défiler leur vie de couple. Dans un jeu ridicule, souvent absurde, parfois violent, ils vont s’étudier, s’insulter, se toucher, partir, revenir, se comprendre enfin et se perdre l’instant d’après. Comment s’aimer comme au premier jour dans ce monde qui court plus vite que nos sentiments ? Pourquoi on s’aime, pourquoi on ne s’aime plus ? Mais surtout, comment faire pour s’aimer dans une société où l’individualisme règne en roi et où l’épanouissement personnel est devenu le Graal ? Un Adam et Eve d’aujourd’hui, elle féministe et italienne, lui ambitieux et paumé dans les méandres du quotidien, mais toujours « un couple ». Une grande scène d’explication, une enquête sur les pourquoi qui va tourner à la comédie, l’histoire d’un amour, un vrai, où l’on se fait mal pour se faire du bien. Ils vont nous faire rire, puis pleurer, puis rire encore, eux qui sont si loin de nous, mais tellement proches.
Bouvard et Pecuchet
92 min

Bouvard et Pecuchet

2018 - Mise en scène Jérôme Deschamps
« Bouvard et Pécuchet » mis entre les mains de Jérôme Deschamps, c'est forcément un régal ! Le créateur des Deschiens adapte le savoureux chef d’œuvre de Flaubert et l’interprète aux côtés de Micha Lescot accompagné d’une joyeuse troupe ! Bouvard et Pécuchet, copistes de leur état, se rencontrent sur un banc public. Et s’apitoient sur l’état du monde qui, mon pauvre ami, va à vau l’eau. Mais foin de jérémiades, il s’agit de prendre le taureau par les cornes, hardi les gars, sus à la bêtise humaine. Tout y passe de l’agriculture à la culture et rien n’échappe au faible lumignon de ces deux cloportes à l’intelligence aussi courte qu’un jour sans proverbe de l’almanach Vermot. C’est le grand bazar des clichés et stéréotypes, le vide grenier des inepties et des idées reçues, le grand bêtisier encyclopédique, la foire des gags à gogo. Car ils sont niais à manger du foin, ces deux-là.  Parfois, tels de vieux cousins inopportuns, les Deschiens surgissent au détour d’une scène, à la grande surprise de Gustave, n’en déplaise aux encyclopédistes purs et durs. Agaçants, irritants, émouvants, tendres, drôles, nos deux compères campés avec brio par Jérôme Deschamps- Pécuchet en personne tout en rondeur et souplesse, et Micha Lescot- Bouvard, le long escogriffe que l’on ne s’attendait pas à trouver là, entourés par Pauline Tricot et Lucas Hérault dont il faut aussi saluer la « bravitude », vont faire souffler entre Vieux- port et Canebière un petit vent de folie burlesque pour fêter le joli mois de mai. 
Pièces d’Identité
71 min

Pièces d’Identité

2016 - Mise en scène Stéphane Hillel
Par le bout du cœur, Jean Piat nous emmène avec lui dans une balade de sa prime jeunesse à aujourd’hui. Au hasard d'anecdotes savoureuses il nous conte ses rencontres avec les auteurs Guitry, La Fontaine, Beaumarchais, Musset, Feydeau Dorin, et les grands rôles qu'il a interprétés Figaro, Cyrano, Don César etc… et à la télévision, Lagardère et Robert d’Artois. On découvrira combien, au cours de ce long compagnonnage amoureux, l'homme réel et les personnages se sont mélangés au point de ne plus faire qu’un. Le propos est tour à tour vif ou grave, drôle ou touchant. L’œil brille de malice, le verbe scintille d'élégance. Et l'on comprend avec un infini bonheur comment ces petits morceaux de « Pièces d'identité » ont construit peu à peu le puzzle d'un immense homme de théâtre.
Richard III (Thomas Jolly)
240 min

Richard III (Thomas Jolly)

2016 - Mise en scène Thomas Jolly
Le monstre sculpte sa statue  En Avignon, à la fin des intégrales des trois parties de Henry VI, les spectateurs debout après dix-huit heures de spectacle scandaient : «Richard III ! Richard III !» Ils sont aujourd’hui exaucés : Thomas Jolly, qui interprétait lui-même le rôle du sinistre Duc de Gloucester, va conduire son personnage jusqu’à son couronnement puis l’accompagner dans sa chute, au terme d’une dernière bataille... Richard est le premier grand maître de la mise en scène de soi que le théâtre ait produit. Ou du moins le premier personnage théâtral depuis Dionysos en personne (dans Les Bacchantes d’Euripide) à se mettre soi-même au monde théâtralement, sous le regard fasciné d’autrui. Si Richard est un être aussi extraordinaire, cela tient à ce qu’il est aussi son propre auteur, fils de ses œuvres, et que celles-ci, puisant leur énergie dans le goût de l’excès et l’irrépressible sens du jeu de leur auteur, témoignent de la sûreté de ses dons artistiques. Richard se veut roi – nulle autre identité ne saurait lui suffire. Or cette identité royale lui est interdite. S’il veut pouvoir accoucher de sa royauté, il lui faut se frayer seul sa voie, que ce soit par la ruse – en multipliant les masques – ou par la force, et au besoin à coups de hache (ainsi qu’il le dit lui-même dans l'acte III, scène 2 du troisième Henry VI). Il lui faut simultanément éliminer ses rivaux dynastiques au sein de sa propre famille (d’abord son frère Clarence, puis ses neveux Édouard et Richard, princes du sang et héritiers légitimes de son autre frère, Édouard IV), réduire à l’impuissance ses rivaux politiques (dont sa belle-sœur, la reine Élisabeth, ainsi que ses frères et ses fils d’un premier lit) et travailler à asseoir sa propre légitimité (par exemple en épousant Lady Anne, veuve du fils d’Henry VI). À première vue, la tâche paraît impossible. C’est précisément le contraste entre cette impossibilité initiale et les ressources d’intelligence rusée ou de soudaine brutalité que Richard, un effroyable sourire aux lèvres, déploie pour enfin la surmonter qui contribue à nourrir notre plaisir de spectateur – plaisir qui n’est sans doute pas sans rapport avec le souvenir des joies païennes ou enfantines que nous devons au cirque. Car Richard a quelque chose du pur histrion (ainsi lorsqu’il fait retomber sur la tête de Marguerite, la vieille reine-mère, les malédictions dont elle comptait l’accabler). Mais il est également un peu hypnotiseur – voyez comment il séduit Lady Anne. Un dompteur, aussi, qui n’a pas son pareil pour mater, soumettre ou encager les grands fauves politiques qui lui barrent la route. Et si l’on veut, un peu escamoteur : il propage des bruits sur Clarence qui entraînent sa condamnation à mort, puis fait opportunément disparaître la grâce trop tardive que lui accorde Édouard (et les remords du roi, déjà éprouvé par une longue maladie, précipitent sans doute son agonie). Richard, en somme, n’est pas seulement une abomination de la nature, un bossu, un pied-bot, doté de dents dès sa naissance. «Richard» est le nom d’une machine à produire des possibilités théâtrales inouïes, proprement impensables. Derrière le monstre, il faut saluer le tour de force, voire le chef- d’œuvre d’une volonté de puissance qui ne cesse, scène après scène, de sculpter sa propre statue. Trente-deux ans après l’inoubliable monstre d’Ariel Garcia Valdès, voici donc un autre Richard qu’on vit grandir en Avignon, reprenant à nouveaux frais le cérémonial de sa propre invention, puis de sa déroute : après l’intégrale des Henry VI, la bande de la Piccola Familia est de retour pour mener à son terme, avec leur contagieuse vitalité, l’une des aventures théâtrales les plus follement ambitieuses de la décennie.
L’Illusion Comique
109 min

L’Illusion Comique

2015 - Mise en scène Eric Vigner
Vingt ans après avoir l’avoir créée à son arrivée au CDDB, Éric Vigner remonte L’Illusion comique de Pierre Corneille pour refermer vingt années d’aventures théâtrales à Lorient. Une pièce féérique qui résonne comme un fervent plaidoyer pour le théâtre. Corneille y joue avec les codes de la narration, mélange les genres — tonalités farcesques, accents élégiaques, motifs tragiques — pour faire la démonstration du propos qui l’anime. Et cette pièce écrite en 1636, qui entrelace tous les genres du théâtre qui existe alors, impressionne aussi par la vigueur de son propos . Une réflexion d’une étourdissante modernité sur la quête d’identité, sur les choix que l’on fait pour s’affranchir du désir des autres, sur la réconciliation entre les pères et les fils... Sur le plateau du Grand Théâtre, L’Illusion comique formera un diptyque inattendu avec Tristan, la pièce écrite et mise en scène par Éric Vigner — qui sera jouée un soir de la même semaine avec six des sept mêmes comédiens. L’un des grands rendez-vous de la saison, dans une mise en scène qui exalte l’art du théâtre au diapason du texte et sera magnifiée par la dramaturgie musicale d’un remarquable quatuor à cordes.
Deux hommes tout nus
100 min

Deux hommes tout nus

2015 - Mise en scène Ladislas Cholat
La pièce. Alain Kramer, avocat sérieux et mari fidèle, se réveille nu chez lui avec un de ses collègues de bureau. L’incompréhension est totale, et aucun des deux hommes n’arrive à expliquer comment ils ont pu se retrouver dans cette situation. Quand la femme de l’avocat découvre les deux hommes dénudés dans son salon, Kramer invente n’importe quoi pour sauver son couple. Il est prêt à tout pour rétablir une vérité qui lui échappe. Où se trouve la vérité ? Dans le salon de kramer, ou dans son inconscient ? Quand on fouille au fond de soi, sait-on jamais ce qu’on va trouver ? En partenariat avec Le Parisien. Le mot de l’auteur. Il y a quelque temps, j’assistais à une représentation d’un vaudeville classique. Comme souvent, un mari infidèle pris en flagrant délit d’adultère, inventait tout et n’importe quoi pour tenter de cacher sa liaison avec une maitresse cachée dans un placard. Je me suis dit : « Et si la maitresse était un homme ? Et si cet homme sortait du placard sans qu’on comprenne comment il y est arrivé ? ». C’est ainsi que m’est venue l’idée de Deux hommes tout nus. Les situations qui vont s’enchaîner sont celles d’un boulevard classique, où l’on va retrouver les ingrédients habituels propres à ce genre de comédie (mauvaise foi, quiproquos, stratagèmes ridicules), mais les motivations du héros sont plus sombres : ce sont celles d’un homme pris en flagrant délit d’un acte qu’il n’a pas commis, obligé de se justifier sur des pratiques sexuelles qui ne sont pas les siennes, un homme persécuté qui finira par douter lui-même de sa propre sexualité. Comme dans mes pièces précédentes, Cochons d’Inde, Qui est Mr Schmitt ? ou Comme s’il en pleuvait, ce ne sont pas les réponses qui m’intéressent, mais les questions. Où se trouve la vérité ? Dans le lit du héros ? Dans sa tête ? Ou dans son inconscient ? Deux hommes tout nus n’est pas une pièce à thèses sur la sexualité, et encore moins sur l’homosexualité. C’est simplement une farce avec une question sans réponse : a-t-on réellement conscience de ses désirs sexuels les plus enfouis ? Sébastien Thiéry Le mot du metteur en scène. À l’origine d’une pièce de Sébastien Thiéry il y a toujours une situation incongrue, comme seul son imaginaire débridé est capable d’en inventer. Ici un homme se réveille dans le canapé-lit de son salon. Il est vingt heures. Sa femme ne va pas tarder à rentrer. À côté de lui dort un homme tout nu. Il ne sait pas comment cet homme est arrivé dans son lit. Ni pourquoi il est tout nu. Il ne se souvient pas des dernières heures qui viennent de s’écouler. Choc. Prise de conscience. Enquête. Dans les pièces de Sébastien Thiéry, il n’y a pas d’exposition. Le public qui n’en sait pas plus que les personnages est plongé dès le début dans une situation de crise. Situation comique pour le spectateur, tragique pour les personnages qui la subissent. Les héros sont ici des bobos. Ils n’ont pas de problème d’argent mais sont empêtrés dans leur éducation bourgeoise et sont pétris de tabous. Sébastien aime gratter là où ça fait rire. En vilain garnement qu’il est, il s’amuse à mettre ses personnages dans les situations les plus gênantes et les pousse à aborder des thèmes auxquels ils n’avaient jamais encore réfléchi. Pour tenter de comprendre l’inexplicable, ils se lancent dans des raisonnements flous, dans des actions désespérées, inventent des stratagèmes fumeux. Sans avoir le temps de prendre leur élan ils sautent avec nous dans la situation imposée par l’auteur et nous embarquent dans leur logique approximative. Mais comme Labiche en son temps, Sébastien aime ses personnages. Son regard sur ce petit monde est moqueur mais aussi profond. Derrière l’absurde de la situation, il est question d’identité. De la difficulté à être nous-même. Du combat nécessaire pour exister quand on est différent du moule social dont on est issue et dans lequel on baigne. Je ne chercherai pas dans ma mise en scène à faire rire. Le texte de Sébastien est déjà tellement comique. Mon rôle est d’amener les comédiens à aller au cœur de leur drame, vers la plus grande sincérité. Je crois que c’est « tout nus », exact miroir de nous-mêmes, que les personnages au théâtre sont les drôles. Ladislas Chollat
A table!
83 min

A table!

2014 - Mise en scène Pierre Fontes
Antoine et Charlotte sont frère et sœur. Ils s’aiment autant qu’ils se détestent. Ils ont tous les deux une conception de la vie très différente. Lui est un ancien séducteur et elle une éternelle romantique. A l’occasion de l’anniversaire de leur grand-père, ils s’isolent pour finir les derniers préparatifs. A priori rien de plus simple. Mais en famille rien ne se passe comme prévu, la moindre étincelle peut déclencher un règlement de compte. Leur complicité et leur sens de l’humour vont être mis à rude épreuve par un secret de famille et ce, pour notre plus grand bonheur. «A table ! La famille est un plat qui se mange froid.», peint avec humour et tendresse un tableau familial haut en couleur que l’on connaît tous et dont on aime rire.
Frère et sœur
61 min

Frère et sœur

2005 - Réalisation Don Kent
Frère et sœur se construit autour de la notion de scène comme un espace fictionnel, suite de courts récits qui constituent les différentes parties de la création. Dans la mise en scène de ces groupes, je souhaite développer l’idée de confusion des personnes et de leurs rôles. Essayer de créer un chaos et un malaise sur la reconnaissance du "qui est qui?” pour une mise en abîme de l'autre comme de son propre désir. Tenter de croiser un autre et en même temps d'inventer et d'interroger la nature discontinue de la relation à l’autre. Il s’agit de se dégager et de s’arracher à soi dans une certaine impudeur et dans un mimétisme par rapport à ceux que l’on croise. L'identité devient alors un objet changeant. Tous ces personnages provisoires se ressemblent, ils se comportent avec une similitude étonnante et leurs préoccupations se recoupent invariablement. Ils pourraient n’être qu’une unique et même personne et pourtant ils sont multiples, interchangeables, transitifs. Les rôles s’avèrent être de pures voix qui pénètrent les corps et les abandonnent, ouvrant une vision, celle des corps multiples que nous possédons, que nous construisons et que nous représentons face à l’autre.
Deux voix
107 min

Deux voix

2004 - Mise en scène Johan Simons
À la fin d’un dîner bien arrosé, une tablée de la haute société ivre d’elle-même devise sur le sort de l’humanité, se met peu à peu à nu, révèle la face cachée d’un monde titubant qu’elle emporte dans sa soif de pouvoir total. Tour à tour, un politicien installé, un vice-président d’une compagnie pétrolière, un intellectuel en vue appointé par l’entrepreneur, un agent de liaison avec la mafia, un autre chargé d’établir le contact avec l’épiscopat, prennent la parole dans une valse décadente. Dans un jeu de chaises musicales étourdissant, Jeroen Willems, acteur phare de la compagnie Hollandia, interprète tous les rôles de cette satire sociale. Monologues et travestissements pénètrent au cœur des conflits d’intérêts d’un nœud de vipères où l’on peut reconnaître Cor Herkströter, l’ancien président du conseil d’administration de Shell International et, à travers lui, tous les complices des scandales pétroliers et financiers.
Ariodante
204 min

Ariodante

2007 - Mise en scène Lukas Hemleb
Vingt-neuvième opéra italien de Haendel, "Ariodante" fut le premier ouvrage lyrique expressément conçu par le compositeur pour le tout nouveau théâtre de Covent Garden. Ce fut, avec "Alcina", qui date de cette même année 1735, l'un des derniers opéras italiens grâce auxquels Haendel connut le succès à Londres. Il comporte une facette française, puisqu'à la demande du directeur du théâtre, John Rich, un ancien danseur, elle inclut des ballets qui, à l'époque, furent chorégraphiés et dansés par la danseuse française Marie Sallé. Christophe Rousset, déjà au pupitre de "Jules César", dirige une nouvelle fois ses Talents lyriques. La mise en scène est confiée à Lukas Hemleb, dont on a pu apprécier la réalisation du "Dindon" à la Comédie-Française, de "Nathan le Sage" de Lessing au Burgtheater de Vienne, de "Pessah" de Laura Forti au théâtre de la Ville et de "La Clémence de Titus" au Festival d'Aix-en-Provence. Le rôle-titre sera interprété par la mezzo-soprano autrichienne Angelika Kirchschlager que l'on a pu applaudir au théâtre des Champs-Elysées dans "Cherubino" et dans de nombreux récitals.
Drugs kept me alive
74 min

Drugs kept me alive

2013 - Mise en scène Jan Fabre
Le monologue Drugs kept me alive (Les drogues m’ont maintenu en vie) parle d’un survivant. Il explore toutes les issues de secours, l’aiguille de sa boussole toujours tournée vers les raccourcis entre le ciel et l’enfer, pour toujours avoir une longueur d’avance sur la menace de la Faucheuse. Sa rapidité est sa meilleure arme, son humour un médicament puissant et ses acolytes répondent à des noms illustres issus des sphères supérieures, tels que ecstasy, kétamine,GBH,poppers,speed,cocaïne,2C-B,2C-1,2C-7. Avec ces cristaux à inhaler, ces ‘démangeurs’ de sang et ces envoûteurs cérébraux, il se repousse et se jette dans le magma de ce qui le maintient en vie : le désir tourbillonnant de l’ivresse permanente. Il se meut à bord d’un gigantesque dirigeable, loin au-dessus des nuages, il amarre aux quais de chimères qui semblent être en perpétuelle transformation, se crée des mirages qui semblent l’envelopper aimablement et lui procurent un bonheur intense. C’est précisément cette intensité hors du monde qui fait battre ce désir obsessionnel. Une intensité emplie d’une sorte de pureté : l’extase. C’est une sensation étrange qu’une chose puisse être à la fois aussi floue et aussi transparente. Comme une bulle de savon que l’on peut tendre tout autour de la peau pour ainsi s’enfoncer lentement et disparaître. Cette bulle d’air est sa seconde nature, une enveloppe où le silence est assourdissant et qui le protège de la mort. Mais on approche du plaisir ultime, du superlatif de l’extase quand les médicaments du monde d’en haut se mêlent à ceux du royaume des ombres. Dans Drugs kept me alive, Jan Fabre esquisse une vie au bord du gouffre de la mort. Plus on s’approche de la mort, plus les pilules, les poudres et les boissons doivent soutenir la vie. Telle est la situation dans laquelle se trouve le personnage de cette pièce : il a vu la mort en face et décide de jouer au poker avec la maladie dans son corps : drugs kept me alive. Luk Van den Dries