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Le suicidé
157 min

Le suicidé

2011 - Mise en scène Patrick Pineau
S’il est un metteur en scène qui incarne à lui seul le théâtre et l’esprit de « troupe », c’est bien Patrick Pineau. Fasciné par les comédiens et les grands textes, il décide de monter ce Suicidé férocement drôle, une des créations les plus attendues du 65e Festival d’Avignon. La vie de Sémione Podsékalnikov prend un drôle de tour quand sa femme le surprend en train d’engloutir un saucisson… qu’elle prend à tort pour un revolver. La rumeur de sa pseudo-tentative de suicide se répand alors plus vite qu’un verre de vodka avalé cul sec. Le quiproquo est total, chacun essayant de dissuader, puis finalement d’encourager - pour la bonne cause - le pauvre Sémione au suicide. Il devient alors un futur héros de l’intelligentsia, condamné à mort par lui-même. Le texte de Erdman est une formidable pièce pour les acteurs, une farce noire pleine de force de vie et d’humour. Songer que cette oeuvre, écrite en pleine ère stalinienne, a été interdite jusqu’en 1987 donne la mesure de sa portée subversive. Une comédie loufoque et mordante servie par des acteurs de premier ordre : Anne Alvaro, Hervé Briaux, Sylvie Orcier et Patrick Pineau en tête.
Dani Lary – La clé des mystères
106 min

Dani Lary – La clé des mystères

2013 - Mise en scène Dani Lary
Après avoir incarné l’inquiétant personnage du Comte du Bois de Naix, Dani Lary vous entraîne dans la suite extraordinaire de cette aventure... Une nouvelle histoire agrémentée de décors sublimes et de musiques envoûtantes et originales. Des personnages incroyables accompagnés et interprètés par des danseuses et des comédiens surprenants. Tout cela, mis en scène autour d'illusions spectaculaires et inédites, créées par Dani Lary pour ce nouveau spectacle ! Laissez-vous emporter par le tourbillon de magie et de rêves que vous offre Dani Lary, et cotoyez les étoiles. De l'émotion pour tous et à chaque instant !
Franck Dubosc et Stéphane Rousseau – Permission accordée
115 min

Franck Dubosc et Stéphane Rousseau – Permission accordée

2009 - Mise en scène Josée Fortier
Un hommage aux comédies musicales américaines des années 50 de Vicente Minnelli ou Stanley Donen pour un spectacle déjanté, qui mêle dans un cocktail explosif, textes hilarants, chorégraphies virevoltantes à 10 danseurs et moments de pure loufoquerie. Franck Dubosc et Stéphane Rousseau y incarnent deux marins en permission, qui avec la complicité de la fine fleur des humoristes français, vont partir dans un grand voyage au pays du délire. Le tout est mis en histoire et en rythme par l’écriture malicieuse d’Arnaud Gidoin, qui réussit la gageure de respecter l’univers spécifique de chacun, de Florence Foresti à Patrick Timsit en passant par Jonathan Lambert, tout en liant l’ensemble avec un dynamisme et une douce folie irrésistibles. Une scénographie imposante, avec des décors pivotants s’adaptant à l’ambiance voulue pour chacune des séquences, et un travail spécialement soigné sur la lumière, donnent à ce spectacle un vrai parfum de Broadway. Après un immense succès à Nantes (du 3 au 10 avril 2009) et à Montréal (du 3 au 26 juillet 2009), ils prennent aujourd’hui leur « Permission » à Paris, au Zénith du 23 au 26 septembre 2009.
Christophe Alévêque est super rebelle ! Enfin ce qu’il en reste
100 min

Christophe Alévêque est super rebelle ! Enfin ce qu’il en reste

2010 - Mise en scène PHILIPPE SOHIER
Christophe Alévêque plante ses banderilles dans l’échine du système. C’est sa façon à lui d’appuyer là où ça fait mal, histoire de percer les furoncles de cette si charmante société. Il aime pointer du doigt ce qui cloche dans ce monde sans pour autant verser dans le sérieux. Loin de se prendre pour un justicier masqué (il est incapable de respirer sous un masque), il endosse un déguisement de Super Rebelle, il balance quelques pincées de poil à gratter avant de s’écrouler tel un dandy blasé dans l’absurdité de nos vies. Là, plutôt que de s’endormir, il chante pour oublier, pour harmoniser sa colère. Il a peur de la nature humaine, des enfants qui grandissent mal, du sexe qui ne s’assume plus... Tout lui est bon pour moquer nos travers, tel un petit diable qui ricane devant l’angélisme ambiant. Et puis il y a l’actualité décidément généreuse avec les humoristes. Au lieu de s’assoupir devant son poste de télévision, le gaillard s’ingénie à décrypter le zapping permanent et le jargon médiatique servis quotidiennement. Son ironie fait mouche, preuve qu’on peut rire les yeux grands ouverts. Christophe Alévêque plante ses banderilles dans l’échine du système. 
Station Bonne Nouvelle
80 min

Station Bonne Nouvelle

2020 - Mise en scène Didier Brengarth
Julie, artiste-peintre déjantée et fantasque, est au bord de la crise de nerfs. Après vingt ans de vie commune, elle apprend que son mari, fonctionnaire à la RATP, quitte précipitamment le domicile conjugal pour une jeune blonde glamour, rencontrée sur son lieu de travail.. Furieuse, elle se précipite à la station de métro et réclame des explications auprès du chef de station, le bourru et tendre David.Une confrontation explosive. Un face à face tonitruant. Une rencontre choc. Une comédie irrésistible, virevoltante et romantique incarnée avec panache par Charlotte Valandrey et Christian Vadim, duo tendre et complice.
Gerald Dahan tombe les masques
100 min

Gerald Dahan tombe les masques

2015 - Mise en scène Gérald Dahan
Coté sketchs, on connait ses imitations saisis- santes de Sarkozy, Timsit, Clavier, Luchini et Palmade. Vous allez découvrir ses incarnations hilarantes de Hollande, Valls, Montebourg, Dupontel, Mister Bean et bien d’autres... Dans ce nouveau spectacle, Gérald DAHAN vous fait notamment revivre dans les condi- tions du direct son canular à Olivier Falorni en imitant Manuel Valls. Un document « House of cards » qui en dit long sur les coulisses du pouvoir... En fin de spectacle, ses imitations chantées, accompagnées au piano, sont « à la carte ». L’occasion de réentendre vos standards préférés de la chanson française et pour l’artiste de rendre hommage à ses références artistiques : Aznavour, Gainsbourg, Nougaro, Brel ... Un show interactif où c‘est le public qui choisit les artistes de la soirée. POUR L’ANECDOTE : Le plus célèbre canular de Gérald Dahan est celui où il a réussi, en imitant Jacques Chirac, à convaincre Zinedine Zidane et ses co-équipiers de chanter la Marseillaise, la main sur le cœur lors d ‘un match de foot décisif pour la sélection de la France à la coupe du monde. Dans ce nouveau spectacle, vous découvrirez aussi comment l’imitateur est intervenu dans la sélection de l’équipe de France de football : Sélectionneur d’un jour, Gérald a réussi égale- ment le même jour à convaincre Domenech de faire jouer Lilian Thuram... Résultat : France / Irelande (1-0) la France est sélectionnée de justesse pour la coupe du monde.
Topors 1- Les Prix de l’Inattendu
105 min

Topors 1- Les Prix de l’Inattendu

2018 - Mise en scène Jean-Michel Ribes
« VIVRE EN MARGE POUR NE PAS MOURIR AU MILIEU. » ROLAND TOPOR Dans un décor créé par Sophie Perez, la cérémonie orchestrée par Jean-Michel Ribes se déroulera en musique et avec une succession d’interventions aussi inattendues, burlesques et insolites que les œuvres des lauréats récompensés. La remise des trophées sera à elle seule une performance savoureuse. « Le Théâtre du Rond-Point crée un prix destiné à récompenser les créateurs du spectacle vivant oubliés des chapelles du bon goût et de la morale définitive, à saluer les mauvaises herbes de la culture trop folles pour être taillées à la française, les incongrus qui ridiculisent les gens qui savent. Bref tous ceux qui sautent dans le vide pour découvrir d’autres planètes. Ces prix qui célèbreront toutes les disciplines du spectacle vivant seront remis à des lauréats désignés par un jury composé de personnalités sensibles à l’extravagance, au pas de côté, au monde à l’envers, au rire de résistance, à l’issue de secours, aux utopies, à la joie d’être soi, au chant de baleine devant la lune, à la musique de l’insolence, bref des personnalités qui ne voient pas la beauté que dans les belles choses. La sélection des spectacles concourant à ce prix sera faite de façon arbitraire par le jury selon ses goûts, ses envies, et pourquoi pas ses amis. Tous les prix sont injustes, les Topor le seront encore plus. » Jean-Michel Ribes
Kadoc
92 min

Kadoc

2021 - Mise en scène Jean-Michel Ribes
Mosaïque de bizarreries, polyphonie des ego, irrésistible camaïeu des contraires, jalousies en incandescence, l’entreprise rend fou. Mais quel est donc ce petit homme qui ressemble à un singe que l’employé découvre tous les matins à son bureau ? La femme du chef est-elle folle ? Pourquoi veut-on absolument inviter son subalterne à manger un risotto ? Et ce rapport, où en est-on de ce rapport ? Trois couples, dont chacun des maris travaille dans la même entreprise à des postes hiérarchiquement différents, valsent dans cette comédie jusqu’à la faire basculer en un savoureux délire où les lois du monde du travail disparaissent. Cruelle satire du collectif dont l’absurdité jaillit avec délectation.Au Rond-Point, on a pu voir de Rémi De Vos Jusqu’à ce que la mort nous sépare, Sextett, Débrayage, Occident ou récemment Toute ma vie j’ai fait des choses que je savais pas faire. Jean-Michel Ribes dirige le Théâtre du Rond-Point, bateau pirate, depuis 2002. Il a signé Palace et Merci Bernard pour la télé, Batailles avec Topor, Les Nouvelles Brèves de comptoir avec Jean-Marie Gourio, René l’énervé, Théâtre sans animaux, Par-delà les marronniers – revue(s), Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes ou Folie. Metteur en scène de Kadoc, il remarque : « Le monde du travail, Rémi De Vos ne le moralise pas, il n’en tire ni leçon ni message, bien mieux, il nous en dévoile son extravagante absurdité. Peu d’auteurs font de même, sans doute terrorisés à l’idée qu’ils risquent de faire rire. »
Columbo – Meurtre sous souscription
103 min

Columbo – Meurtre sous souscription

2017 - Mise en scène Didier Caron
Peu de gens le savent, mais Columbo est d’abord une pièce de théâtre qui fut un triomphe à Broadway dans les années 1970 avant d’être ce feuilleton éponyme, incarné avec brio par le regretté Peter Falk. Qui n’a pas en tête l’imperméable fripé du célèbre lieutenant de Los Angeles, ses allusions à sa femme, son chien apathique et sa voiture, une 403 qui semble tout droit sortir de la casse, sans oublier ses inoubliables « petits détails qui le chiffonnent. »Revivez une enquête de l’inspecteur Columbo sur la scène du théâtre Michel et un moment inédit: le premier épisode de la série à succès, appelé à l’origine « PRESCRIPTION MURDER ».
Ce que le djazz a fait à ma djambe
90 min

Ce que le djazz a fait à ma djambe

2017 - Mise en scène Jacques Gamblin
Jacques Gamblin danse le blues, le groove, le funk. Il écrit, incarne et dit des textes lors d’un concert hors cadre. En freestyle poétique, avec Laurent de Wilde, il invente un dialogue à sept voix de jazzmen pour une folie musicale. D’abord au piano, Gamblin joue quelques notes puis tente les autres instruments. Vite, il abandonne car il se dit "mauvais" . Pourtant la musique a toujours été là, dans son coeur, dans sa vie. Attrayante, aguicheuse, audacieuse et sauvage. Jeune homme démotivé par une professeure intransigeante, il ouvre ses oreilles pour se nourrir de la musique à défaut de la jouer. C’est donc avec des mots, que Gamblin , avec Laurent de Wilde, invente un dialogue à sept voix de jazzmen pour une folie musicale.
Scandal point
60 min

Scandal point

1996 - Mise en scène François Raffinot
"Scandal Point" est un travail emblématique, puisqu’il s’agit de donner un corps à Salman Rushdie. La voix privée de corps, telle une parole mystique venue du ciel, sans qu’une chair la supporte, est transfigurée en corps esthétique. Face à la désincarnation voulue par les mollahs, François Raffinot réagit en réalisant l’incarnation.
Clerambard
135 min

Clerambard

2008 - Mise en scène Nicolas Briançon
Jean-Marie Bigard incarne le personnage de Marcel Aymé, hobereau ruiné, brute esclavagiste de sa famille, dégustateur de chats, bouffeur de curés. Converti après une apparition de Saint-François d’Assise, il devient aussi violent dans le bien qu’il a été dans le mal. Un rôle sur mesure !
Thomas joue ses perruques
98 min

Thomas joue ses perruques

2023 - Mise en scène Hélène François
Sur l’arène d’une scène magique pouvant se transformer en de multiples terrains de je/jeu, un acteur se coiffe d’une perruque...Thomas Poitevin incarne une ribambelle d’anti-héros magnifiques. Des personnes plus que des personnages, sortant d’une énergie dramatique du « trop », comme prêtes à basculer dans la tragédie totale mais qui grâce au rire et à l’empathie qu’elles provoquent, parviennent à rester dans la lumière. Ils/elles ont tous un besoin urgent de vous parler, ce soir, ici, maintenant.C’est une fête des pas-à-la-fête, un ballet de névrosés et de râleurs, une comédie humaine acide et tendre qui est proposée aux spectateurs. Qu’elles parlent beaucoup ou peu, qu’elles passent en coup de vent ou se déploient comme des tempêtes, toutes ces perruques sont uniques, touchantes, complètement paumées, obstinèment humaines.
Arnaud Ducret – J’me rends
76 min

Arnaud Ducret – J’me rends

2013 - Mise en scène Etienne De Balasy
Dans son spectacle, Arnaud ne raconte pas sa vie mais il incarne celle des autres. Il passe du prof de karaté qui s’entraine sur ses élèves, à Sylvie l’allumeuse allumée et même à l’énergumène alcooliquement modifié qui vous semblera étrangement familier. Il est plusieurs mais au prix d’un ! Après avoir brûlé les abdos du public parisien à l’Européen en hiver 2012, Arnaud est à présent en tournée en France, en Suisse et en Belgique.
Richard III (Thomas Ostermeier)
159 min

Richard III (Thomas Ostermeier)

2015 - Mise en scène Thomas Ostermeier
Richard est hideux. Il est né prématurément, déformé, boiteux et bossu. Sur les champs de bataille de la guerre des Deux Roses - qui a éclaté après la mort de Henry V à la fin du XVème siècle en Angleterre – Richard a bien servi sa famille et surtout son frère, Edward. Aujourd’hui Edward est roi, et le doit à un certain nombre de meurtres commis à l'initiative de son frère estropié. La fin de la guerre n’apporte pas pour autant la paix à Richard. Il garde une haine très profonde pour le reste du monde, qui ne lui ressemble pas. Si le destin l'empêche de faire partie de cette société bénie par la bonne fortune, il en sera pour le moins leur seigneur. Il divise pour mieux régner, sans scrupule, exploitant les ambitions des uns et des autres à ses propres fins, et, surtout, fait ce qu'il sait faire de mieux : tuer, assassiner, écarter tous les obstacles qui se trouve sur son chemin, avec pour unique obsession finale, le pouvoir. Mais même après sa victoire totale sur ses ennemis – une victoire qui a couté la mort à ses parents et à ses amis - il restera a jamais meurtri par le mépris et la haine qui l’entourent. Seul au sommet du royaume d’Angleterre, privé de tous ses adversaires, il retourne maintenant sa rage sur son véritable ennemi - lui-même. Richard III est une des premières œuvres de Shakespeare, écrite vers 1593, dans laquelle Richard est présenté comme un personnage débridé et simple d'esprit. C’est le premier d'une liste de personnages sombres, typiquement shakespeariens, faisant de leur art consommé de la manipulation une vertu. Mais au delà de la description d’une âme noire ou d’un tueur psychopathe, c’est aussi et surtout le portrait d'une élite au pouvoir, déchirée par des luttes intestines, dont l’incapacité à s’élever au dessus des ambitions particulières fera émerger la figure diabolique d’un dictateur pervers. Avec cette nouvelle version de Richard III, à la fois claire dans sa mise ne scène et sombre par son atmosphère, le grand metteur en scène allemand Thomas Ostermeier, grand habitué du Festival d’Avignon, frappe un grand coup. Comme toujours, c’est un classique qui est modernisé, à travers la présence d’un batteur et des costumes glamours et actuels. Dans une scénographie judicieuse, inspirée du Théâtre du Globe de Londres, une architecture en demi-cercle permet aux acteurs d’entrer sur scène en sortant du public, établissant naturellement une grande proximité avec les spectateurs. Et surtout, ce personnage flamboyant et complexe est l’occasion, pour le grand acteur allemand Lars Eidinger, de laisser libre court à son génie.
Hamlet
118 min

Hamlet

2008 - Mise en scène Thomas Ostermeier
C’est à la fin de l’année 1601 ou au tout début de 1602 que William Shakespeare (1564-1616) écrit son Histoire tragique d’Hamlet prince du Danemark inspirée des Histoires tragiques extraites des œuvres italiennes de Bandello de François de Belleforest (1556). Accompagné de Marius von Mayenburg, auteur associé à la Schaubühne de Berlin qui a assuré la traduction et l’adaptation du texte shakespearien, Thomas Ostermeier s’engage dans la traversée de l’une des œuvres maîtresses du génial dramaturge anglais. Inépuisable Hamlet, première d’une série de tragédies écrites au crépuscule du règne d’Élisabeth I. Ici au bord de la folie paranoïaque, aux prises avec ses visions, ses angoisses et son incapacité à décider, à choisir, à assumer son statut d’homme et son statut de prince héritier, Hamlet joue, se cache, veut manipuler son entourage, dissimulant sous une folie librement choisie un plan meurtrier censé le sauver, le libérer du “marécage putride” qui l’entoure. Pris au piège de la cour, pris au piège du monde politique, devenant alors véritablement fou, il retourne contre lui-même les armes qui devaient servir à sa libération. Cherchant l’honnêteté et la vérité dans un univers où règnent la dissimulation et le mensonge, Hamlet se perd dans son impuissance à agir, dans un dilemme grandissant qui le submerge et le condamne à mourir. Pour recentrer l’œuvre de Shakespeare autour de son héros interprété par Lars Eidinger, Thomas Ostermeier a choisi une équipe réduite de comédiens ; six acteurs pour jouer une vingtaine de rôles, privilégiant les scènes où Shakespeare dépeint, à travers la cour danoise, un système politique fait de meurtres, de corruption, de passions au service d’une volonté de pouvoir. Impossible, semble dire Shakespeare, de donner place à la complexité de la pensée quand il faut agir, et agir vite, politiquement. C’est ce handicap à choisir dans le champ des possibles qui rend Hamlet inapte au pouvoir et le conduit inexorablement vers sa mort, elle-même annonciatrice de l’effondrement du royaume danois tel qu’il fonctionnait.
La place Royale
98 min

La place Royale

2012 - Mise en scène Eric Vigner
Le 3 octobre 2010, Éric Vigner créait l'Académie : une « petite démocratie » regroupant sept jeunes acteurs français et étrangers, visant à former à la fois un espace de transmission, de recherche et de production théâtrale. Scellant l'acte de naissance de l'Académie, La place Royale de Pierre Corneille ouvre la saison du Théâtre de Lorient en opérant une sorte de retour aux sources. C'est en effet à cette comédie, déjà, qu'Éric Vigner s'attaquait à la fin de ses études au Conservatoire, en 1986, y dirigeant sept acteurs de sa promotion (parmi lesquels Denis Podalydès). Cette pièce de jeunesse sur la jeunesse a été écrite par Corneille en 1634, à l'âge de 28 ans, deux ans avant « L'Illusion comique » — pièce qu'Éric Vigner avait choisi de présenter pour l'ouverture du CDDB en 1996—, et trois ans avant qu'il n'abandonne la comédie pour se tourner vers le genre tragique. Sous-titrée « L'amoureux extravagant », La place Royale conte les atermoiements d'Alidor, qui aime Angélique, sans toutefois pouvoir se résoudre à l'idée d'un mariage qui signifierait la perte de sa liberté. Dans ce spectacle où la beauté visuelle propre aux mises en scène d'Éric Vigner prend une tournure baroque, où l'on retrouve le soin qu'il apporte au texte et son incarnation, les alexandrins de Corneille se frottent aux accents des jeunes comédiens de l'Académie. Cela n'en souligne que mieux la modernité de cette pièce qui marque la naissance du héros cornélien, brillante et réjouissante méditation sur l'amour et la liberté, et la façon dont l'amour peut faire échec à l'amour.
L’avare
142 min

L’avare

2023 - Mise en scène Jérôme Deschamps
Élise souhaite se marier avec Valère, tandis que son frère Cléante veut épouser Mariane. Mais leur père, le vieil Harpagon, en a décidé autrement. Il a lui-même jeté son dévolu sur la jeune Mariane et projette l’union de sa fille avec un vieux marchand et celle de son fils avec une riche veuve. S’inspirant de la pièce latine La Marmite de Plaute, Molière imagine une comédie en prose qui aborde des thèmes aussi actuels que la tyrannie domestique, le mariage forcé, l'individualisme ou la misogynie. Mais ce sont avant tout les excès d’une passion aveugle pour l’argent qui sont déjoués : Harpagon est incapable de compassion, il méprise les désirs d’autrui et peut plonger dans des états de fureurs terrifiants.