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Orlando ou l’Impatience
202 min

Orlando ou l’Impatience

2014 - Mise en scène Olivier Py
Orlando cherche désespérément son père. Sa mère, célèbre actrice, lui donne à chaque acte une piste nouvelle qui l’entraîne dans une identification toujours plus extravagante. Chacun de ses pères possibles est aussi un théâtre tout autant qu’une philosophie possible. Le premier est un metteur en scène de tragédie politique, le second ne fait que des comédies érotiques, le troisième des poèmes religieux obscurs, le quatrième des épopées historiques et le dernier des farces philosophiques. Orlando tente chaque fois de séduire son nouveau père, jusqu’à ce que sa mère lui avoue qu’il est le fils d’un autre... Nous sommes dans le registre de la comédie et de la métacomédie comme avait pu l’être Illusions comiques. Mais il est aussi question dans cette pièce de rêver une nouvelle éthique, c’est-à-dire un nouveau rapport au monde. La politique a-t-elle remplacé le politique, l’art n’est-il plus qu’une marchandise, le sexe est-il aujourd’hui un vecteur normalisateur et réactionnaire, la foi peut-elle survivre à l’effondrement intellectuel des religions, la philosophie se réduit-elle au commentaire de la gloire passée de l’Europe ? La scénographie sera une chorégraphie d’espaces intérieurs, une cavalcade de lieux intimes qui feront de ce spectacle un ouvrage picaresque. Une version longue et une version courte seront travaillées en amont, la version longue offrira des digressions subtiles, un droit à l’inutile que la version courte épargnera aux spectateurs plus impatients. À la manière d’une grande promenade à travers les pensées et les théâtres de son temps, Orlando ou l’impatience est un portrait du présent, ni assassin ni béat. Il imagine que nous vivons dans un changement d’époque et que, sur cette ligne de fracture, les destins vacillent. Enfin, ce sera pour Avignon un spectacle manifeste où, bien évidemment, seul le théâtre est vainqueur. Olivier Py, septembre 2013
Iphigénie
96 min

Iphigénie

2022 - Mise en scène Anne Théron
Depuis l’Antiquité, la malédiction qui frappe la famille des Atrides hante le théâtre occidental. Racine comme Euripide se sont penchés sur Agamemnon, ce père qui, pour convoquer les vents nécessaires afin de rallier Troie et gagner la guerre, fait avancer sa fille, Iphigénie vers la mort. Mais c’était sans compter sur Tiago Rodrigues qui n’aime rien moins que tordre les chefs-d’œuvre du répertoire pour en filtrer une dimension inconnue. Dans cette interprétation du mythe, le dramaturge lisboète se demande quelle pourrait être la destinée de la dernière-née de la lignée si les hommes – qui décident de son sort –n’étaient pas soumis à l’autorité des dieux ? Une approche de la jouissance du libre-arbitre qui a immédiatement séduit Anne Théron dont le travail explore souvent le cri intérieur des femmes qu’elle convoque dans d’exceptionnelles mises en scène faites de sensations aussi sonores que visuelles, plastiques que théâtrales. « Clytemnestre est un personnage gigantesque. Elle demande aux hommes de renoncer. (…) C’est une femme en colère fermement décidée à ce qu’Agamemnon soit responsable de son crime face à l’histoire. En ce sens, elle fabrique ainsi une autre mémoire de la tragédie pour nous qui la regardons aujourd’hui. C’est vertigineux ! »Qu’il combine histoires vraies et fictions, qu’il revisite des classiques ou adapte des romans, Tiago Rodrigues est profondément marqué par la notion d’écriture faite avec et pour les acteurs. Tiago Rodrigues est l’auteur entre autres des pièces By Heart, Bovary, mais aussi d’Antoine et Cléopâtre et Sopro que les spectateurs du Festival d’Avignon ont découvertes en 2015 et 2017