9 résultats pour Performance
Mr Butterfly
Howard Buten, docteur en psychologie, écrivain il est notamment l'auteur de "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué" ne tarit pas d'éloges à l'évocation de la performance de Patrick Massiah, en solo sur scène, pour Monsieur Butterfly.
Ce comédien a été frappé au cœur par l'histoire de ce clown, résolu à "partager" les émotions d'enfants handicapés mentaux en défiant l'incommunicabilité de ces êtres. Avec espoir, mais sans utopie, il va pénétrer dans leur univers et évoluer grâce à eux dans son propre rapport au monde.
Monsieur Butterfly s'inscrit dans la mouvance anti-psy de la fin des années 70, rejetant les savoirs théoriques qui ne supposent pas de contact direct et approfondi avec les enfants handicapés mentaux. Cela dit, Patrick Massiah ne s'enfouit pas dans les méandres de l'explication de texte, ne souhaite pas délivrer de message, sinon un message d'amour. "Il est parvenu à maintenir l'humour et la tendresse" commente Howard Buten, l'un des premiers à avoir assisté à la pièce. Sur scène, au milieu de chaussettes multicolores, Massiah manie remarquablement les mots de l'auteur, si pleins d'émotions, avec "garantie médicale", comme il le répète.
Jonathan Lambert – Perruques
Pour son nouveau spectacle, Jonathan Lambert revient sur scène tel qu’il est : non pas lui-même mais plusieurs.
Après quatre saisons chez Ruquier, il nous propose de revisiter les personnages hors-norme qu’il a créés. Homme, femme, vieux, jeune, bon ou mauvais, les voilà pour la première fois sortis de la télé.
Et puisqu’il fallait lui donner un titre, cette performance s’appelle tout simplement Perruques.
Sonoma
S’il y a un paradis, il est ici et maintenant (Luis Buñuel).Au son des battements de tambours et d’un vibrant chant folklorique, huit danseuses entrent dans la ronde en une danse frétillante. Un essaim, une nuée. Elles glissent à vive allure dans leurs costumes traditionnels rayés, derviches faisant tourner leurs longues et larges jupes. Au centre de la scène, une croix aux cordes enroulées place la performance sous un signe mystique et énigmatique.Au commencement est le verbe, le cri, souffle primitif de la vie, le corps et la chair. De ces corps en mouvements, des images surgissent. Impressions et paysages oniriques aux contours flottants où passé, futur et présent se confondent. La horde des femmes se meut, se débat, se rassemble, crie et tente de se libérer.Le langage chorégraphique singulier de Marcos Morau nous attire aux frontières du réel avec une force tellurique impressionnante. Entre mélopées traditionnelles et rythmes hypnotiques, folklore et modernité, le créateur espagnol rend hommage à l’univers de Luis Buñuel et à la révolution surréaliste dans une danse à la temporalité fragmentée, à l’architecture stratifiée. Une écriture qui met l’imagination au pouvoir pour nous permettre de vivre, sentir et exorciser le moment. Une libération !
Dominique Blanc lit Patrice Chéreau
Dominique Blanc est l'une des plus grandes comédiennes de sa génération. Patrice Chéreau la découvre en 1981 et lui offre un premier rôle dans Peer Gynt de Henrik Ibsen, qui marque le début d'une collaboration fructueuse au cinéma comme au théâtre. Elle est depuis 2016 pensionnaire de la Comédie-Française. En prélude de la lecture, une performance dansée de Thierry Thieû Niang, chorégraphe associé aux dernières productions de théâtre et d'opéra de Patrice Chéreau.
Topors 1- Les Prix de l’Inattendu
« VIVRE EN MARGE POUR NE PAS MOURIR AU MILIEU. » ROLAND TOPOR Dans un décor créé par Sophie Perez, la cérémonie orchestrée par Jean-Michel Ribes se déroulera en musique et avec une succession d’interventions aussi inattendues, burlesques et insolites que les œuvres des lauréats récompensés. La remise des trophées sera à elle seule une performance savoureuse. « Le Théâtre du Rond-Point crée un prix destiné à récompenser les créateurs du spectacle vivant oubliés des chapelles du bon goût et de la morale définitive, à saluer les mauvaises herbes de la culture trop folles pour être taillées à la française, les incongrus qui ridiculisent les gens qui savent. Bref tous ceux qui sautent dans le vide pour découvrir d’autres planètes. Ces prix qui célèbreront toutes les disciplines du spectacle vivant seront remis à des lauréats désignés par un jury composé de personnalités sensibles à l’extravagance, au pas de côté, au monde à l’envers, au rire de résistance, à l’issue de secours, aux utopies, à la joie d’être soi, au chant de baleine devant la lune, à la musique de l’insolence, bref des personnalités qui ne voient pas la beauté que dans les belles choses. La sélection des spectacles concourant à ce prix sera faite de façon arbitraire par le jury selon ses goûts, ses envies, et pourquoi pas ses amis. Tous les prix sont injustes, les Topor le seront encore plus. » Jean-Michel Ribes
Making Henry
Il fallait oser, Thomas Jolly le fait : mettre en scène Henry VI, une pièce gargantuesque de 15 actes, 78 scènes, avec plus de 10 000 vers et 150 personnages. Une performance unique et inédite qui ne s’achèvera qu’à l’aube du 22 juillet 2014, en Avignon, mélange d’émotions virevoltantes, d’effets visuels, d’actions scéniques d’envergure, d’efforts physiques intenses et de dépassement de soi. 18 heures de spectacle pour 13 heures de représentation : une expérience théâtrale rare, jubilatoire, presque totale, qui a marqué les esprits pour des décennies entières.
Durant près de 3 mois, le réalisateur Guillaume Germaine, a suivi pas à pas la mise en place des quatre dernières heures du spectacle, le point final d’une épopée de près de 4 ans. De Cherbourg à Avignon, en passant par Rennes, la caméra observe, filme discrètement la mécanique de création, la mise en scène, les répétitions, le souci du détail, tout le travail effectué pour passer de l’ombre à la lumière. Making Henry est un témoignage inédit de la vie de la troupe, de l’osmose entre les comédiens, les techniciens et le metteur en scène, Thomas Jolly, tous conscients de vivre ensemble un moment unique, le « projet d’une vie ».NB : Il s'agit d'un documentaire making off du spectacle Henry VI (référence 484)
Le Trou Noir 1
Le 19 mai 2020, au Théâtre du Rond-Point, Christophe Alévêque se déconfinait en proposant un seul en scène, seul au monde, qui revient sur cette période troublée par l’épidémie. Une salle vide, une performance unique en son genre, face aux caméras de la Compagnie des Indes. Diffusion France 3 Paris Ile-de-France, version intégrale en libre accès sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=BfkwOl6hY-g
Jan Fabre à l’Ermitage
Presque 10 ans après son exposition au Louvre, à Paris, Jan Fabre fait
résonner son travail avec la collection permanente du Musée de l’Ermitage de
Saint-Pétersbourg, en Russie.
Le film documentaire Jan Fabre au
Musée de l’Ermitage raconte les 4 jours qui ont précédé l’inauguration
officielle de l’exposition par Dr. Mikhail Piotrovsky, directeur du Musée
depuis 1990. Il résume la collaboration de l’Ermitage avec Jan Fabre en ces
termes : « Travailler avec un artiste de son vivant, ce n’est pas
facile ».
Durant le film, la deadline de l’inauguration pousse Fabre et son équipe
jusqu’à leur limite. Plus de 200 œuvres ont été transportées à
Saint-Pétersbourg et elles doivent être installées dans le Palais d’Hiver et le
Bâtiment de l’Etat Major, autour de la Place du Palais.
Alors que l’installation suit son cours, Jan Fabre doit échanger avec le
personnel technique du Musée pour leur expliquer comment il veut que son
travail soit exposé dans les différentes salles. C’est beaucoup plus compliqué
qu’au Louvre. Mais en même temps, il est surpris de voir à quel point
l’institution de l’Ermitage est très ouverte à ses demandes. « Ils sont
d’accord pour bouger des chefs d’œuvre de grands peintres comme Jacob Jordaens
afin que mes œuvres soient plus visibles. Fantastique ! ».
L’une des œuvres exposée est une projection d’une performance réalisée
auparavant par Jan Fabre en 2016, un lundi lorsque que le Musée est fermé au
public. Vêtu d’une armure de chevalier, Jan marche à travers le Musée vide et
montre son respect et son amour pour toutes les œuvres présentes dans le Musée
depuis des siècles.
Cette performance, retranscrite dans le documentaire, sert de pause à la
narration et se mélange régulièrement aux autres scènes d’installation, pleines
de stress et d’imprévus à gérer, jusqu’à l’inauguration de l’exposition.
Durant toute cette période d’installation, Jan Fabre révèle comment il
avait imaginé l’exposition dans un premier temps et comment il l’a ancré dans
la réalité. Parallèlement, il se confie sur lui-même, de son enfance à Anvers,
lorsqu’il se déguisait en chevalier avec son armure et ses boucliers en bois, à
la vie d’un artiste international voyageant à travers le monde.
À la fin du film, sur des images montrant les œuvres de l’exposition, les
mots de Pouchkine caractérisent l’artiste : « C’était un homme
étrange. Le chevalier meurt sans avoir reçu les derniers sacrements, mais la
Sainte Vierge le défend et lui offre sa protection ».
Prométheus Landscape II
L’image de Prométhée, ce titan qui vola le feu aux dieux pour le donner aux hommes et fut ensuite condamné à être enchaîné sur le mont Caucase, le foie dévoré pendant l’éternité par un vautour, a tout pour plaire au chorégraphe, dramaturge, performer et plasticien qu’est Jan Fabre. Il y a en effet d’abord la révolte, la fureur, ainsi que le courage d’un acte où s’exprime la pure liberté d’un choix souverain. Mais il y a aussi le corps à la fois enveloppe extérieure et débordement depuis l’intérieur des viscères et autres organes que le vautour dévore. Le corps souffrant qui endure le supplice. Il y a enfin un thème inépuisable tant pour la peinture que pour la sculpture ou pour la littérature – Kafka n’a-t-il pas eu lui aussi son Prométhée ?… – Rien d’étonnant donc si Jan Fabre, qui s’est déjà confronté à ce thème fécond, y revient aujourd’hui avec ce "Prometheus Landscape II". Dans cette performance, le corps devient à la fois arme et autel subissant la torture, évoquant les soldats d’élite du "Full Metal Jacket" de Stanley Kubrick ; mais aussi le corps comme champ de bataille d’une civilisation qui s’interroge sur l’usage qu’elle a fait de ses lumières et du feu.
Hugues Le Tanneur