C’est l’ultime opus lyrique de Verdi, gloire nationale de l’Italie naissante, composé à l’aube de ses quatre vingt étés. Il aimait les grands textes et les grands auteurs, ceux de Shakespeare lui avaient déjà inspiré “Macbeth” puis “Otello”, deux tragédies dont il tira, avec la complicité du librettiste Arrigo Boito, deux chefs d’œuvre.
Sept années de silence sépare “Otello” de “Falstaff”. Sept années de méditation sur la marche du monde qui aboutirent à cet immense éclat de rire qui n’a pas fini de nous secouer. Pour le déclencher, il compulse à nouveau le grand élisabéthain et tire de deux de ses pièces, “Henri IV” et “Les Joyeuses Commères de Windsor”, le personnage et la trame de son héros bedonnant. Résultat : un miracle de jeunesse et d’invention dans l’écriture musicale, tournant le dos à bien des traditions, avec peu de grands airs à fredonner mais des ensembles qui pétillent, une orchestration qui surfe sur l’humour balisée de plages de vraie mélancolie, comme pour rappeler la dérision des choses de la vie.

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