4 résultats pour Dennis Cooper
I Apologize
Trois personnages, immergés dans un monde mental étiré par l'obsession, déambulent mystérieusement. Ils sont entourés d'une vingtaine de poupées souples et réalistes figurant des jeunes filles. L'un des personnages, tel un adolescent sans repères, met en scène ses souvenirs. Tandis que Dennis Cooper, en voix off, distille poèmes et monologues entre deux incidences musicales. Pas à pas, se dessine un parcours où planent des fragments de mémoire. Des images troubles, une histoire qui se tisse par bribes et sécrète une savante confusion entre le réel et l'imaginaire. Dans cette pièce, Gisèle Vienne poursuit sa réflexion autour du corps et de l'objet, à travers l'érotisme. Accompagnée par Dennis Cooper, auteur de textes sombres et passionnés, elle développe une dramaturgie à la structure fragmentaire. Un travail de reconstitution où mémoire, fiction et composition plastique contribuent à la création d'un univers peuplé de rêves et de fantasmes. Un climat froid, pourtant nimbé d'une harmonieuse douceur, accueille ce récit disloqué. Effets de masques, icônes, postures et impostures, traversent ce paysage inquiétant qui fleure l'énigme policière et le fantasme. Des indices d'une violence adolescente disséminés dans le spectacle stigmatisent ce glissement des sens et contribuent au dévoilement d'une poétique ambiguë, tout à la fois charnelle et désincarnée, dont le timbre vibre d'une étrange séduction.
Une belle enfant blonde
Dans cette pièce, trois interprétes font l'expérience du dédoublement. Catherine Robbe-Grillet, aussi connue sous le pseudonyme de Jean(ne) de Berg pour sa contribution d'auteur dans la littérature érotique, est accompagnée par Anja Röttgerkamp, danseuse, harcelée par d'étranges sonorités et de Jonathan Capdevielle, comédien, qui enquête sur les causes de son décès. L'actrice improvise sur un texte autobiographique de Dennis Cooper. Au fils des mots, son personnage semble se dédoubler, suivre deux parcours, évoquer deux destinées, la sienne et celle de l'auteur. Entre réalité et fiction, plaisir et obsession, chacun met en scène sa propre fantaisie. Comme autant de sujets amoureux soumis à l'épreuve souveraine des désirs.Conçue en miroir au spectacle "L'Apologize", cette création développe une esthétique radicalement différente.Aucune situation évoquant l'exaltation de l'adolescence mais tous les signes de la maturité. Un cadre apaisant, au design raffiné, qui laisse pourtant filtrer une violence souterraine. Des gestes qui invitent, des corps et des objets mis à disposition.
Jerk
Solo pour un marionnettiste...JERK est une reconstitution imaginaire étrange, poétique, drôle et sombre des crimes perpétrés par le serial killer américain Dean Corll, qui, avec l’aide de deux adolescents, David Brooks et Wayne Henley, a tué plus d’une vingtaine de garçons dans l’état du Texas au milieu des années 70.Adapté de la nouvelle de Dennis Cooper, Gisèle Vienne met en scène David Brooks, alias Jonathan Capdevielle, qui purge une peine à perpétuité.En prison, il apprend l’art de la marionnette qui lui permet en quelque sorte de faire face à ses responsabilités quant à sa participation aux crimes. Il a écrit une pièce qui reconstitue les meurtres de Dean Corll, utilisant des marionnettes pour interpréter tous les rôles. David présente son spectacle en prison pour une classe d’étudiants en psychologie d’une université locale.Un film qui a été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux.
Kindertotenlieder
Kindertotenlieder permet de questionner la représentation de l’effroi, liée à celle de la mort, et la proximité constante qu’elle entretient avec les propriétés humaines, comme l’apparence du corps et le comportement. La représentation de l’effroi, et donc de l’effroyable, rejoint ce que Sigmund Freud qualifie d’ « inquiétante étrangeté » : la représentation d’une forme à la fois familière et étrangère, et de ce fait inquiétante. Elle constitue ainsi un ressort privilégié de ces expériences cathartiques qui caractérisent les cérémonies, les rites et les spectacles, comme celle à laquelle nous nous référons au sein de cette pièce, la marche des Perchten.La scène est ici ce lieu où l’on peut évoquer et réanimer le défunt. Entre rêve et réalité, au sein de la pièce, les interprètes se mêlent, dans leur apparence et leur gestuelle, à d’autres caractères incarnés par des corps artificiels ou retouchés, animés ou inanimés, qui permettent de susciter ce sentiment d’inquiétante étrangeté liée à la mort par l’évocation de la vie.